Je suis vraiment désolé... Je n'ai rien pu faire... [ PV Nuage de l'Ombre]

Je te promet de retrouver ce renard
Et de lui régler son compte !

Je me réveillais doucement ce matin-là. Je m'étais accordé une journée sans obligation, et j'avais organisé les patrouilles la veille. J'avais bien mérité ces deux petites heures de repos en plus ! Je me levais, m'étirais et sortis de l'Antre des Guerriers en baillant. Que faire aujourd'hui ? Aller chasser ? Le tas de gibier est plein... Aller voir Poison Versatile ? Mmh... Le moral me manquait pour y aller...
J'allais donc m'assoir à l'ombre d'un buisson et fis ma toilette, minutieusement. Je l'eau rapidement finie, et je me couchais à l'ombre du fourré, profitant du calme du camp pour m'offrir un peu de détente après ces plusieurs jours de stress constant. Il me semblait m'être habitué à mes nouvelles responsabilité, et j'étais moins inquiet pour le déroulement des patrouilles, craignant moins de mal faire les équipe. Mais je parvenais toujours à en faire des équitables, c'est-à-dire sans tous les forts à celle de l'aube et les moins forts à celle du Crépuscule...
Nuage du Crépuscule était là, à me regarder, de l'autre côté du camp. Je plongeait mes yeux dans les siens, sans relever la tête de sur mes pattes avant. Elle pencha la tête sur le côté, m'interrogeant silencieusement sur ce que nous ferions aujourd'hui. J'haussais les épaules, relevais la tête et regardait autour de moi. Pas de la chasse, la pile était débordante. Pas de combat, cela faisait trois jours de suite que je lui apprenait les bases. Pas de patrouille, elles étaient déjà constituées et celle du zénith en train de partir. Mmh... Que faire, que faire... ?
Mes pensée furent interrompues par Nuage de l'Ombre qui me lançait un regard noir. Je le comprenais. Nuage Lacté, sa sœur mais aussi mon ancienne apprentie, était morte plus ou moins par ma faute. Me pardonnerait-il un jour ? En fou cas, pas sa mère, Écaille de Myosotis. Elle avait été mon amie, amis à présent elle m'ignorait royalement, ne me parlait plus. Pourquoi tout va aussi mal autour de moi ? Est-ce vraiment de ma faute ?

Nuage de l'Ombre se planta devant moi, les yeux lançant des éclairs. Il feula, exprimant toute sa haine :
- Tu m'as débordé, Lieutenant... Si tu sais pas quoi faire, entraîne-toi à chasser le renard au lieu de te pavaner !
Je le comprenais, mais son ton me révolta. Pour qui se prenait-il ? Je savais ce que c'était que de perdre un être cher, mais quand même !
- Nuage de l'Ombre, calme-toi. Et ne me parle pas sur ce ton. Je te signale que je sais chasser un renard, contrairement à toi alors garde ce genre de paroles pour toi. Dis-je d'une voix plutôt calme et posée.
Un souvenir me revins en mémoire. Ce jour où Nuage de l'Ombre et sa sœur étaient venus me poser quelques questions, dont une à laquelle j'avais ignoré la réponse. "C'est qui ta mère ?". La seule question à laquelle j'étais resté muet. Les deux chats étaient particulièrement proches, à cette époque...
Rien que de penser à cela, je compris la douleur que ressentait le jeune chat. Il ne pouvait plus être Guerrier, il avait perdu sa sœur et en quelque sorte sa mère, et n'avait jamais connu son père. Qu'aurais-je fais à sa place ? J'aurais craqué. Comme il semblait craquer à présent, en me lançant des regards haineux. Le pauvre... Il avait tout perdu... Tout, dont la moitié par ma faute.
- Nuage de l'Ombre... Je suis sincèrement désolé. Nuage Lacté était une chatte merveilleuse et intelligente, mais elle n'avait pas reçu assez de savoir pour résister à ce renard... Tout est de ma faute... Mais si j'ai appris une chose au court de ma vie, c'est que les bonnes choses ne durent jamais, et que si l'on tombe, il faut se relever. Hais-moi si tu le veux, méprise-moi si l'envie t'en prend, mais sache que ta sœur est toujours là, quelque part dans ton cœur.
Je baissais les yeux sur mes pattes, sincèrement désolé pour le jeune chat qui me fixait. Je ne parvins pas à déchiffrer son regard, mais peu m'importais. S'il me haïssait jusqu'à ma mort, me méprisait et tout ce qui s'en suit, je le comprendrais bien. Après tout, j'aurais haïs n'apporte qui qui aurait fait du mal à mes proches.

Nuage de l'Ombre me tourna le dos et me lança, avant de s'éloigner :
- Tu ne peux pas ressentir ce que je ressent... Je ne vois même pas pourquoi je gaspille mon temps à te parler...
Sur ce point, il avait tout faux. Je connaissais très bien cette déchirure qui s'ouvre dans notre poitrine quand un être cher nous quitte. Pétale de Fée était morte, et je ne l'acceptais toujours pas, donc oui, je comprenais ce qu'il ressentait. Son regard haineux s'effaça pour devenir triste et il s'en alla en direction des anciens. Pour ma part, je posais la tête sur mes pattes, soupirant. Pourquoi tout cela ne semblait arriver qu'à moi ? Je n'avais vraiment pas de chance. J'aurais peut-être mieux fait de rester dans mon Nid de Bipède, avec Vanille et Ficelle...
Je me levais et m'approchais de Nuage de l'Ombre qui passait à nouveau par là.
- Nuage de l'Ombre, laisse-moi au moins une chance de t'expliquer ce qui s'est passé ! Dis-je d'une voix... Suppliante ? Non, pas jusque là, mais presque, apparemment...

Il m'ignora et pris bien le temps de s'occuper de chaque ancien. Je ne dis rien, puisqu'il faisait son travail.
- Tu veux me raconter quoi ? Comment t'as laisser ma soeur se faire massacrer ? Feula-t-il d'une voix haineuse et moqueuse.
Je retins un soupire. Pourquoi personne ne me comprenait jamais ?
- Non, ce que s'est vraiment passé. J'avais envoyé Nuage Lacté chasser, pendant que j'avais insinué chasser de mon côté. Mais en fait, je voulais la suivre. Mais Croc du Campagnol est apparut et on a échangé quelques mots. Je ne me doutais pas de la menace, ce renard n'était pas censé être là, Nuage de l'Ombre ! La patrouille de l'aube n'avait rien remarqué d'anormal. Aucun signe n'annonçait la présence de ce prédateur. Je ne pouvais pas savoir ! Je sais que tout est de ma faute, mais crois-moi, je regrette sincèrement ce qui s'est produit ! Quand j'ai entendu les cris de Nuage Lacté, je me suis précipité dans la clairière, et la suite, tu la connais...
Je n'avais rien choisi de tout cela, je n'avais rien demandé. Et à présent, il me fallait le lui expliquer.

Nuage de l'Ombre mît un très long moment à répondre, si bien que je cru qu'il ne le ferait pas. Mais finalement il dit d'une voix faible :
- Toi tu a seulement perdu une apprentie... Moi j'ai perdu ma famille, et mon rêve en quelque sorte...
Sur ce point, il n'avait pas tout tord, mais à moitié. Je connaissais la douleur que causait ce genre de perte, je l'avais vécu plusieurs fois, et je le vivais encore une fois, depuis quelques jours. Pétale de Fée... Ah non, je ne dirais rien là-dessus, avant que la tristesse ne m'envahisse encore !
Donc, oui, je connaissais cette douleur, très bien même. Et je ne la souhaitais à personne.
- Ce jour-là, oui, je n'ai perdu qu'une apprentie. Mais cette apprentie était aussi mon amie, Nuage de l'Ombre. D'accord, je n'aurais pas dû manquer à mon devoir, mais aucune trace n'indiquait la présence d'un renard... Essayais-je de me "justifier" car en fait, j'essayais surtout de lui demander pardon.
Mais je savais pertinemment que pardonner un tel acte était... Très très très difficile, voir impossible... Mais qui ne tente rien n'a rien, comme on me l'a toujours dit. J'espérais sincèrement qu'il puisse comprendre que j'étais sérieusement désolé de la mort de Nuage Lacté, et que je ferais mon possible pour retrouver ce renard et lui faire payer son acte.

Nuage de l'Ombre me cracha presque :
- Ne te cherche pas d'excuse ! C'est ta faute et puis c'est tout !
Il ferma les yeux, grogna et se détourna de moi. Il se dirigea vers le tas de gibier, et je cru qu'il voulait manger mais il apporta la proie à l'ancien sur lequel il s'était énervé pour s'excuser. Il ressorti de la Tanière des Anciens et me regarda dans les yeux, d'un regard de braise.
- Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi, Flamme de Rubis...
Je me mordis la langue. Si même un apprenti Guérisseur refusait de me parler, de me regarder et autre, j'allais faire un bien piètre lieutenant... Et qui sait ce que la suite de mon histoire me réservait ?
- Nuage de l'Ombre... Je suis vraiment désolé pour ta sœur, vraiment. Tu ne sais pas à quel point je me sens mal au fond de moi, de ne pas avoir pu l'aider. Mais si tu ne veux plus rien avoir à faire avec moi, alors qu'il en soit ainsi...
Je fermais les yeux un instant et les rouvrît pour tourner les talons d'une démarche... Triste ? Plutôt atterrée, je dirais...