Tout secret est un lourd fardeau. Mais ta présence est mon cadeau. Reste donc, encore un peu, près de mon coeur si chargé.

Je me réveil, j'hume l'air, caresse le sol. Mes paupières, s'ouvrent d'elles même et dévoilent à mes yeux aveugles, la beautée éphémère du monde invisible. Je ne suis pas dans ma tanière, je suis... sur une litière toute propre. Je ne sens pas l'odeur des reines ici, mais plutôt, celle de l'écorce d'un arbre. L'atmosphère est lourde, pesante, envahissantes. Je sens les ténèbres, les rayons du soleil, si il fait jour, ne semble pas pouvoir m'atteindre. Cela m'inquiète, je cherche une sortie. Je me cogne plusieurs fois contre quelque chose de dur, mes moustaches et mes pattes, frôlent une barrière qui se dresse, entre moi, et le monde extérieur. Alors le évènements de la veille me reviennent. Partie pour faire une escapade nocturne, je m'étais échappée encore une fois du camp, sans savoir ou j'allais. Mine de rien, en me perdant à chaque fois, j'apprenais à reconnaitre les lieux selon les plantes, le sol, et l'abondance de proies. Mais cette fois, je suis tombée, jusque là rien de très inquiétant. J'ai trébuché contre une racine, j'ai roulé sur un sol en pente sans parvenir à me rattraper, et je suis tombée ici. Je crois que je suis dans un trou. Car de mes griffes en m'étirant vers le ciel, je sens l'air souffler, et le mur s'arrêter. Je pense que je me suis égarée dans un arbre creux. J'ai eue beau appeler, personne n'est venu à mon secours. J'ai pleuré, puis trop épuisée, je me suis endormie. Je m'assois, je ne sais pas comment faire pour sortir d'ici. Alors, dans une tentative désespérée, j'essaye de m'accrocher. Je plante mes griffes dans l'écorce et tente d'escalader. Le bois pourris se fend, je chute sur le dos, en lâchant un couinement de surprise. Je me relève, une larme, puis deux, quatre...coulent sur mes joues poussiéreuses. J'ai si peur ! Mon cœur brûle tant ma peur est grande. Je sanglote bruyamment, je hurle ma douleur à cette forêt qui avait promis de me protéger. A ces arbres menteurs qui avaient promis de me guider à travers les bois. Mon cri de détresse résonne dans l'arbre fermé. Est-ce ça sa façon de me protéger, me priver de ce monde invisible ? J'ai peur, car je crois que je vais mourir toute seule dans ce trous, et mine de rien, je ne veux pas rejoindre ma mère tout de suite. Je hurle, de rage. Alors j'entends une voix. J'arrête tout de suite de faire du bruit. Cette voix cri de nouveau, plus fort. Je dresse les oreilles. Je n'entends pas ce qu'elle dit, mais je lui réponds.
-" Au secours ! Aidez-moi, je suis coincée !"
Ma voix cassée, trahis ma faiblesse, mais je m'en moque. Le voix se rapproche te cri encore, je sens le pas de sa course résonner dans la terre affolée. Je cri encore, encore. Je miaule, à m'en déchirer la gorge. Alors, enfin, on me trouve.

Des choses me tombent sur le museau et me font éternuer. Sans doute des poussières. Mon soulagement fut grand, quand cette douce voix résonna. Je sentais dans son ton les accents de la panique, et ceux du soulagement. Je n'étais pas encore sortie d'affaire, mais je ne risquais pas de mourir dans ce trou, car elle m'avais trouvée ! Je voulais hurler ma gratitude à cette chatte qui tentait de me sauver. Je percevais à peine son odeur, encore un parfum que je ne connaissais pas. Mais, dans cet instant, je ne pris pas le temps de me demander si elle était ou pas de mon côté. Elle ne pouvais être que gentille, car elle essayais de me sauver. J'avais entendu sa patte se glisser dans le trou par lequel j'étais tombée. Alors en tâtant l'écorce de mes coussinets, j'essayais de trouver cette patte qui m'étais tendue. Alors, enfin je sens ce truc chaud et moelleux. Je m'y aggrippe de toutes mes forces, et je lui crie de ma voix éraillée.

-" C'est bon ! Je suis bien accrochée, remonte moi !

Elle ne se fit pas prier. Aussitôt, elle recula, puisant dans toute sa force pour me remonter. Mes pattes arrières, les griffes sorties, agrippèrent l'écorce et poussèrent pour remonter mon corps. Se fut l'exercice physique, le plus éprouvant que je n'eus jamais fait. Alors, après un dernier effort, je pus enfin, retrouver l'air frais de ma liberté. Allongée dans l'herbe fraîche, mon cœur bat à toute allure. Je reprend doucement mon souffle, et mes esprits. A côté de moi, la chatte semblait elle aussi fatiguée. Je reste un moment sans parler, trop occupée à apprécier ma liberté, loin de cette prison de bois. Je crois que jamais je n'ai eue aussi peur de toute ma vie. Une fois reposée, je m'assois. Je prend une position plus digne, et je me met en face de la chatte. Mes yeux se posent sur elle, des larmes de gratitude coulent. Du fond de mon coeur, d'une voix sincère pleine de joie je m'exclame.
-"Merci, Merci de m'avoir sauvée ! Tu est fantastique, tellement héroïque ! Tu n'as pas hésité un seul instant, tu est venue pour m'aider.Aujourd'hui, tu m'as sauvé la vie, peux être que je serais morte ! Je te remercie, ainsi que le clan des étoiles.
Envahie par l'émotion, je lui saute dessus. Je me manque de peu. Je lui fonce dans la patte et me frotte contre elle en ronronnant. Je ne me promènerais pas de sitôt le nez à l'air. Jamais je ne marcherais dans une forêt que je crois connaitre avec autant d'inconscience. Son pelage est chaud, doux, duveteux. Je me moque Qu'elle soie jeune, je l'admire.

Nuage Hivernal du clan de la Foudre ! Je ne connais pas le clan de la Foudre, mais je pense qu'il fonctionne un peu comme le notre. Je trouve qu'elle as un prénom étrange, mais peux être correspond-t-il à son physique ? Sa question me laisse embarrassée. Je n'ai pas très envie de lui répondre, de peur qu'elle me ramène au camp. Je ne suis pas tombé dans cet arbre pour retourner d'où je viens... Même si ce n'était pas volontaire et pas très drôle, si je dois m'enfuir de nouveau et retomber dans le même piège idiot je le ferais. Aux accents de sa voix et à sa taille, je dirais qu'elle est assez grande... Enfin tout ce qui me dépasse est grand... Je penche la tête sur le côté, et je lui réponds par un autre question, évitant absolument de me faire gronder.

"- Peux être que je n'y suis pas, mais que fais-tu ici toi ? D'ailleurs, on est ou exactement... Je ne sens plus du tout l'odeur de mon clan ici. Seuls les fragrances fugaces de chats aux arômes étranges me parviennent..."

Je marque un pause, je me rend compte que j'ai oublié de me présenté !

"- Je m'appelle euuh... Petite Apogée du clan de l'Eau Vive, j'ai 5 Lunes !!! Je serais bientôt faite apprentie, j'espère que même si nos clans sont rivaux, on pourra bien s'entendre !

Je dois sembler bien puérile, bien enfantine. Mais je ne peux empêcher ce sentiment monter en moi. Après tout, je ne me verrais jamais détester celle qui m'as sauvée. Et par la même occasion, le mot "haine" ne figure pas parmi ceux que je trouve utiles. Je ne comprend pas pourquoi nous sommes rivaux, même si cela dure depuis la nuit des temps. Après tout, nous sommes tous des chats, qu'importe l'odeur que l'on porte, l'importance c'est celle que l'on as lorsque nous sommes tous ensembles, non ? Je m'éloigne de son joli pelage lustré, doux comme celui d'un chaton, mais léger comme celui d'une guerrière.

J'étais ravie, je m'étais fait ma toute première amie ! Quel sentiment de joie intense est celui qui m'envahis !Alors son ton devient très doux. Doux à m'en rendre méfiante. Un problème ? De quoi parle-t-elle ? Que sait-elle ? Pourquoi est-ce qu'elle me pose une question pareille ? Je suis inquiète, cela m'effraie. Je n'aime pas que l'on me parle de mon passé. Son regard est toujours le même il se veut rassurant, elle ne semble pas avoir remarquée que je suis différente. Je tremble, ma gorge est sèche, elle se serre. Dois-je lui dire ? Dois-je lui faire part de mes angoisses et mon crime ? Elle est mon amie, mais suis-je prête ? Que penseras-t-elle de moi si je lui dit ce que j'ai fait, ce que je ressent. Me verra-t-elle comme un monstre ? Comme une créature sans âme ? Je ne suis pas sûre de pouvoir confier un secret, pas sûre d'avoir assez de force en moi pour supporter une réaction. L'amitié c'est cela aussi, partager, soutenir. Pas vrai Maman, c'est ce que tu m'as enseigné. J'ai l'impression que je peux tout lui dire, qu'elle m'aidera, qu'elle sera là juste pour m'empêcher de tomber. Cette sensation, celle qui nait au fond de mon cœur, celle que tu m'as tant décrit, éclot en moi avec douceur. Tu m'avais dit que lorsque j'aurais ressentit cela pour quelqu'un, je pouvais tout lui dire. Mais ce n'est pas si facile. Je déglutit, gênée. J'évite de la regarder, je pose mon regard aveugle sur mes pattes, ou quelque part près de mes pattes. Tout doucement je chuchote.
"- Quand on est amies, on partage certaines choses... On m'as aussi appris que l'on ne jugeait pas ne amie, que on la conseillait, la soutenait. Je ne sais pas si toutes ces choses sont vraies. Mais je sens que je peux te faire confiance, et je veux te faire confiance. Alors je compte sur toutes ces choses que l'on m'as apprises, et je compte sur ta confiance..."
J'inspire, ma voix se fait plus petite.
"- Je crois... J'ai tué...ma mère... Que le clan des Étoiles me pardonne. Que son âme repose en paix !
Larme solitaire doucement scintille et s'écrase sur le sol.

Elle s'approche de moi, se colle contre moi. Sa chaleur emplir ma fourrure, j'ai l'impression que ma tristesse perce son cœur. Ce contacte est doux. Elle est tout contre moi, avec force et détermination, pourtant c'est extrêmement doux, et rassurant. C'est la toute première fois, que j'avoue mon crime à voix haute. Jusqu'à présent je ne pouvait qu'hurler le nom de ma mère, la supplier de me pardonner. J'aimerais être sûre, certaine qu'elles as rejoint le clan des étoiles. Qu'elle veille sur moi, avec ce regard bienveillant, comme elle le faisait toujours. Son souffle m'enveloppe et me berce. Quand elle parle, tout parait facile, tout semble beau. Je n'aime pas le destin qui est le mien, je veux tout changer. Je veux réparer mes erreurs pour offrir cette vie que maman aurait dût finir. La maladie l'a emportée si vite ! Je renifle, je sanglote, je pleure, je ne peux, ni ne veux m'arrêter un seul instant. Cette épaule qui me soutien, qui me laisse dévoiler mes sentiments, ouvrir mon cœur sans un bruit, m'es si précieuse. Maman, est-tu fière de moi, alors que je n'ai rien accompli ? Ton cœur est-il comblé, seulement parceque j'ai trouvé une amie ? Dans mon désespoir, mes questions, ma tristesse je parle à voix haute.
"- Tout cela te convient Maman ? Ca te va de me regarder vivre, en sachant que tu est morte ? Que ton corps est froid, qu'il est retourné à la forêt ? Je suis si égoïste ! Je pense à te ramener alors que je ne sais pas ce que tu désires. Je veux de nouveau sentir ton beaux pelage si doux, ta voix cristalline aux accents portés par un amour inconditionnel ! Je te veux pour moi toute seule, comme avant, mais est-tu bien la ou tu est ? Est-tu mieux qu'avec moi ?... Refuserais-tu... de me rejoindre ??"
Plus fort, je pleure. Cette déchirure sur mon cœur s'ouvre, saigne. Moi qui pensais l'avoir refermée, je me suis bien trompée. Je suis meurtrie. Je m'appuie plus encore à Nuage Hivernal, qui me soutien qutant qu'elle le peux. Entre deux cris désespérés je lui demande en chuchotant.
"- Moi...je crois qu'elle me haï... et qu'elle m'as oubliée..."
Je ment, je le sais. Comment pourrait-elle me haïr, alors qu'elle me regardais avec tant d'amour. Comme si, j'étais une étoile ! Tristesse, solitude, désespoir. Tout ces sentiments que je tentais de refouler, s'emparent de mon cœur qui se noircit.