Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ? [PV Poison Versatile]
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Sujet: Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ? [PV Poison Versatile] Dim 26 Mai - 19:08
Un chaton dort toujours terriblement bien. Il en faut beaucoup pour tirer ces petits êtres du sommeil, tant qu’ils n’ont pas récupéré suffisamment pour être de nouveau d’attaque, et prêts à affronter tout ce qui pourra leur tomber dessus. Patte d’Argent s’était endormi en début d’après-midi, en s’allongeant sous les rayons dardants du soleil, juste devant la pouponnière. Réchauffé par l’astre du jour, il ne lui avait pas fallu plus de cinq minutes pour sombrer. Les heures s’étaient écoulées, et voilà qu’Hélios était en déclin. Le vent s’était levé, et le temps rafraichi. Le chaton ouvrit un œil, puis l’autre, et finit par se lever, avant de s’étirer longuement. Il bailla à s’en arracher la mâchoire, exhibant ainsi ses minuscules petites dents.
Il ne se souvenait pas des rêves qu’il avait pu faire. Il ne se souvenait plus d’aucun rêve depuis que son subconscient en avait décidé ainsi. C’était toujours mieux que de ne se rappeler que d’affreux cauchemars, dans lesquels il se faisait happer vivant par un gigantesque chien noir, qui le déchiquetait ensuite sans pitié. Il est des fois où l’esprit trouve ses propres réponses, ses propres moyens de se protéger.
Patte d’Argent chercha du regard un adulte, qui aurait pu être dans le coin, et qui l’aurait sûrement aidé à faire sa toilette. Il avait horreur de ça, mais c’était visiblement un passage obligé, dans cet endroit où tout était organisé et réglé comme du papier à musique. Il fut soulagé de constater que personne ne passait par là, que personne n’avait remarqué qu’il était réveillé, et que personne ne s’intéressait à lui. Il n’attendit pas plus longtemps pour prendre la poudre d’escampette. Sans se laver, eh oui.
Après avoir traversé le camp en faisant bien attention de ne pas se faire voir, il décampa à travers bois. Leste et rapide, il avait une allure très soutenue, même pour un chaton. C’est à dire que ces semaines entières passées à errer seul, à marcher en quête d’un endroit où rester, à courir après des proies potentielles, lui avaient donné de petites pattes robustes, et habituées à la course. Il savait parfaitement qu’il n’avait pas le droit de s’aventurer hors du camp. Et il n’avait aucune idée de quels territoires appartenaient au clan de l’Eau Vive ou non. Mais il n’avait que faire de toutes ces choses. Il n’était pas né là-dedans, ça lui était encore étranger, et il trouvait ça complètement farfelu. La seule chose qu’il écoutait, c’était l’appel de la liberté qui faisait battre son petit coeur, et sa soif d’aventures.
Il tomba bien vite sur une petite cascade, et il lui prit l’envie de voir d’où pouvait bien provenir l’eau. Il grimpa le long de la corniche, non sans difficultés dues à sa petite taille, mais il fut assez persévérant pour en venir à bout tout seul. De l’autre côté, un petit torrent remontait, jusqu’à perte de vue. Le chaton s’en émerveilla, et décida de remonter le courant jusqu’à la source - car il s’imaginait pouvoir aller jusqu’à la source avec ses petites pattes - en marchant le long de la rive.
Et c’est tout guilleret qu’il se mit à marcher. La route était longue, il pouvait s’en apercevoir lui-même, mais rien ne semblait pouvoir entacher son moral. Tout à coup, un craquement à sa gauche l’immobilisa. Il dressa les oreilles, en alerte, attentif au moindre bruit. Quelque chose de gigantesque - surtout à cause de sa petite taille, en fait - et de tout blanc, avec une tête affreuse, sortit des bosquets. Le chaton plaqua ses petites oreilles sur sa tête, légèrement terrorisé.
Le monstre - car c’est ainsi que Patte d’Argent le voyait - se mit à caqueter bruyamment, et le petit en face n’en menait pas large. Il apprendrait plus tard que cette bestiole stupide et peu sympathique s’appelait « poule ». En attendant, c’était la toute première fois de sa vie qu’il en voyait une, et il n’avait absolument aucune idée de ce qu’il devait faire.
| HRP - Voilà, j'espère que ça ira... Sinon, n'hésite pas à me demander de changer éwe |
Poison Versatile
Admine Poisse « Les Destins changent.. »
Double(s)-Compte(s) : / PUF : Nuage E', Poisse, Songe Ephémère Lueurs, Naissante ou Plit. Messages : 388 Date d'inscription : 09/11/2012 Localisation : Près de la cascade, à regarder les nuages de mousse de l'eau, qui ondule doucement avec le vent.
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Sujet: Re: Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ? [PV Poison Versatile] Jeu 30 Mai - 17:11
Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ?
Ce jour-là, une journée de plus parmi une multitude d’autre, je fus très occupée. Et, dès que les rayons de l’aube percèrent à travers la barrière close de mes yeux disparates, je m’éveillais. Mon rituel matinal exécuté, je me levais et sortais de l’antre pour commencer ma journée. Je perdais un instant pour tomber dans la contemplation des coloris divers du ciel ; des rosés, des bleutés et des orangés, avant de me remettre au travail, j’avais à faire. Un coup d’œil à la réserve de gibier –ma foi plutôt bien garnie, pour les premières lueurs du jour- et attendait patiemment que la patrouille du matin se forme. Une fois les territoires de nouveau marqués, je partais en chasse, avant de m’occuper de désigner d’autres patrouilles, de m’occuper de l’entraînement de mon apprentie, de passer voir les reines et leurs chatons, de discuter avec Etoile d’Automne. Ma matinée fut donc un marathon contre le temps qui lui, ne s’occupait pas de mes occupations ou devoir, et filait plus vite qu’on eu put le dire, de sorte que, quand je me posais enfin pour manger, l’après-midi était déjà bien avancé, et je me retrouvais être un des seuls chats encore au camp. Mais vraiment, maintenant, la seule chose qui m’eu fait envie, c’était de me reposer, de me laisser tomber dans mon lit de mousse, de bénéficier des chauds rayons du soleil contre mon pelage blanc, de pouvoir dormir, au moins un peu. Mais malheureusement pour moi, l’astre solaire déclinait déjà et, caché par les nuages du matin, il n’en restait plus que de courts et maigres rayons, qu’on distinguait peu derrière le blanc laiteux ou le gris d’orage du ciel, ce soir-là. Mais, plus tard, quand j'avais entièrement et minutieusement dépecé mon déjeuner, un bruissement attira mon attention. Je tournais donc la tête vers la source du bruit, par habitude, et voyait, de là où je me trouvais, une petite boule de poil grise émerger des limbes du sommeil. C'était Patte d'Argent. Surement réveillé par la fraîcheur et les bourrasques le voilà maintenant qui s'étirait, avant de bailler, dévoilant ses petites canines aiguisées. Bientôt, après avoir attendu quelque temps, peut être encore prisonnier de son sommeil et de ses rêves, le chaton jeta un regard circulaire sur le camp vide ou presque, chacun étant occupé, vacant à ses occupations, la prudence l'emportait sur le reste, de sorte que nous sortions souvent chasser, par crainte d'une famine. De sorte que, quand Patte d'Argent fit le tour du lieu de ses petits yeux, il ne me vit pas, et, semblant plutôt satisfait de ce qu'il vit, il s'engagea tranquillement, mais silencieusement tout de même, vers la sortie du camp, me laissant perplexe et.. Décidée à le suivre. Plus silencieuse encore qu'il s'efforçais d'être, je quittais le couvert de mon coin pour le suivre, et, curieuse, suivais sans trop d'encombre, me cachant lorsqu'il se retournait ou pouvait m’apercevoir. Ainsi, a plusieurs reprises, je me tapissais subitement au sol, derrière un buisson ou un gros arbre, retenant ma respiration et veillant à ne rien faire bruisser. J'étais surprise, il courrait vite, souvent, les chatons s'essoufflaient rapidement, mais pas lui, qui supportais son rythme sans broncher ni paraître à bout de souffle. J'oubliais peut être qu'il n'avait pas la même histoire que les autres chats de son âge, mais après tout, on a peut être tendance à faire de la "normalité", des choses les plus "vus" des généralités. Une mauvaise habitude que je travaillais, tentant de l'effacer. Mais quand je m'apercevais que sa destination -restant heureusement sur nos terres- était la cascade, un frisson glacé me parcourue de bas en haut. L'eau. Le courant. Aussitôt, j'accélérais le pas, non sans garder ma discrétion, ainsi qu'une petite distance, pour ne pas être repéré non plus. Cette fois-ci, le vent était en ma faveur, le chaton, si l'idée d'humer l'air l'aurait prit, ne m'aurait pas sentie. Patte d'Argent se promenait, insouciant, cherchant surement de l'air pur, de la tranquillité et peut être aussi, de la liberté, puis finit par suivre le cours d'eau, après un bref arrêt, surement le temps de se décider. Je ne comprenais pas bien ses intentions ou idées, mais en tout cas, il ne se fatiguait pas, et ce, malgré les longueurs et longueurs qui nous séparais désormais du camp, et, mut d'une envie que je ne comprenais pas non plus, se décida à suivre le court d'eau, restant, heureusement pour mes nerfs affolés, à bonne distance de l'eau, pas bien loin, certes, mais au moins, il ne risquait pas de tomber dans l'immédiat. Je soufflais, une crainte en moins. Mais ce répit, ce soulagement, ne fut que de courte durée, étant donné qu'un bruit sec; une branche, sans doute, retentit. Alertée, sur mes gardes, je regardais dans la direction du bruit, un buisson, enfin tout un tas de gros buissons ayant différentes teintes de vert, et une chose en sortit. Je dis bien chose car, sur le moment, le nom de cette créature ne me revint pas. Blanche, armée d'un bec d'oiseau jaunâtre, des pattes ridiculement fine, ainsi qu'un air stupide au-delà des mots. D'un regard, je remarquais l'allure de Patte d'Argent. Le chaton, oreilles plaquée en arrière, avait visiblement peur de la bête qui, je dois bien l'avouer, était assez haute sur patte, surtout pour un jeune chat comme il l'était. La poule, -parce que c'en était une, et que son nom venait de me revenir- caqueta bruyamment, n'ayant décidément pas eu vent des prédateurs de la forêt, et du silence de mise, si vous vouliez éviter les problèmes. Je manquais de soupirer devant tant de bêtise, cette bestiole-là était bien une poule, animal élevés par les bipèdes, drôle d'animaux à deux pattes tout aussi stupide qu'elles. Bref, la poule fit un pas en avant, et, laissant tomber ma filature, jugeant plus prudent d'aider le chaton à se sortir de là, mais surtout à faire fuir cette satané bestiole -plus bruyant, je ne sais pas si ça existe !- qui risquait d'attirer par ici plus dangereux qu'elle. Oui, les coups de bec peuvent blessé, mais cet animal est surtout pacifique, enclin à fuir. Après avoir jeté un regard à Patte d'Argent, je me calais bien sur mes pattes, devant lui, prête à faire barrage si l'animal blanc voulant s'en prendre à lui, mais avant, je décidais d'attaquer, plus vite elle fuirait et plus vite nous serions débarrassés. Aussi vite que me permettait mes pattes, je lui sautais dessus, m'agrippant à son maigre cou, tentant de le mordre, les poils s'engouffrant dans ma bouche -Pouah !-, comme pour m'étouffer et, pour ne pas perdre un instant, je m'appliquais à lui lacérer le ventre ou plutôt, ce qui se situait au niveau de mes pattes soit.. C'est quoi ça ? Une espèce de sous-gorge géante ? J'haussais les épaules, tant pis. Je lacérais donc ce que je pouvais, feulant et mordant la bête, espérant que vite, elle se sauverait, mais évidemment, elle se senti attaquée, et tenta donc de me déloger d'elle, me donnant des coups de bec plus ou moins fort, que je contrais ou esquivais avec tantôt une bonne agilité, tantôt de peu, son bec effleurant mes poils, rasant ma peau. L'animal me toucha plusieurs fois mais je tenais bon, et, quand elle me jeta lourdement au sol, je me relevais aussitôt et repartais à l'assaut, ne la laissant pas s'approcher du petit chat gris.
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Sujet: Re: Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ? [PV Poison Versatile] Jeu 30 Mai - 19:31
| HRP - Je savais que RP avec toi serait probablement un plaisir. Je suis content de ne pas m'être trompé ^^ |
Un nuage de plumes qui volent en tout sens, arrachées de leur racine par un combat bestial. Un autre de poussière, soulevé du chemin par trois paires de pattes enragées. Quelques poils qui volent, aussi, au milieu de ce carnage. Et des caquètements horrifiés, assourdissants, qui se mêlent à quelques feulements féroces. Patte d’Argent n’avait aucune idée de ce qui était en train de se produire devant ses yeux. Il savait seulement qu’il n’était plus en danger immédiat, tout le reste était confus. Peut-être la pauvre poule aurait-elle eu le temps de s’enfuir, si son assaillante s’était contentée atterrir devant elle et de la menacer ? Mais non, l’éclair blanc qui avait soudain jailli de nulle part lui avait immédiatement sauté à la gorge, mû par un désir instinctif de protéger le chaton rayé de gris, qui n’avait rien vu venir. D’où sortait-elle ? Qui était-ce ? Pourquoi était-elle venue à son secours ? Il lui fallut attendre pour le savoir que le gallinacé éjecte son redoutable adversaire, avant de s’enfuir en courant sans demander son reste, caquetant à qui voulait l’entendre comme si elle avait le diable aux fesses.
Le chaton était resté plaqué sur le sol, réduisant ses petites pattes à leur minimum comme s’il voulait se faire si petit qu’il aurait été capable de disparaître. La frayeur avait gardé ses oreilles plaquées sur sa tête pendant toute l’altercation, et il avait reculé si près de l’eau que le bout de sa queue trempait dans l’onde, subissant l’assaut du courant. Il était tellement stupéfait qu’il ne s’en était même pas rendu compte. Même la sensation de froid provoquée par l’eau ne l'alertait pas outre mesure. Une fois la poule partie, et bien partie, et après s’être assuré qu’elle ne reviendrait pas de sitôt, Patte d’Argent se redressa un peu, et ses oreilles exprimèrent de nouveau une curiosité sans borne. Ce pelage d’une blancheur éclatante, ces yeux vairons, l’un d’un vert tendre comme celui d’une feuille au printemps, l’autre d’un jaune brillant comme la couleur d’une écorce au soleil.. Il connaissait cette chatte. Et il ne lui fallut pas très longtemps pour se souvenir d’où il l’avait déjà vue. Étoile d’Automne la lui avait présentée comme sa sœur. Elle faisait partie du clan.
Ils n’avaient jamais vraiment eu de conversation tous les deux, et ne se connaissaient pas plus que ça. Pour tout dire, il avait été incapable de se souvenir de son nom. Mais ils se connaissaient de vue, et de statut, surtout. Elle occupait une place importante, au sein du clan, et surtout, c’était la sœur de l’étoile. Mais avant toute chose, c’était une adulte du clan, elle l’avait suivi lors de son escapade, et venait de le sauver d’une situation assez périlleuse.. Patte d’Argent sentit les ennuis arriver à plein nez. Ses oreilles se plaquèrent de nouveau sur sa tête. Pas de peur, cette fois, seulement d’une lourde appréhension. Penaud d’avoir fait courir des risques à quelqu’un d’autre, quelqu’un qui s’inquiétait probablement beaucoup pour lui pour l’avoir suivi jusqu’ici, il ne pouvait se débarrasser de l’impression certaine d’avoir fait une très grosse bêtise.
« Je.. Euh.. Merci. »
Il s’était assis, et n’osait plus regarder son sauveur. Décidément, tous les chats de cette famille étaient-ils destinés à lui porter secours ? Après Étoile d’Automne, voilà que sa sœur s’y mettait.. A combien de personnes Patte d’Argent devrait-il encore le fait d’avoir encore tous ses poils sur le dos ? A combien de chats ferait-il courir des risques inconsidérés par insouciance ? Quand serait-il assez fort pour ne plus avoir besoin de l’aide de qui que ce soit ? Incapable de relever la tête, trop honteux de ce qu’il avait fait, il fixait ses petites pattes avant, qu’il jugea tout à coup bien trop petites. Il avait tellement hâte qu’elles soient plus grandes. Hâte de pouvoir se débrouiller seul, et peut-être rendre à ceux qui l’avaient protégé tout ce qu’ils lui avaient offert. Il réprima un léger couinement, et repris à voix un peu plus basse.
« Je te demande pardon.. »
Il ne s’était pas encore fait gronder, mais il mesurait tout seul toute la gravité de la situation, et se blamait déjà lui-même pour les erreurs qu’il avait commises. Peut-être la prochaine fois réfléchirait-il davantage, et demanderait-il à un adulte de l’accompagner dans ses promenades ou ses jeux ? S’il ne l’avait pas fait, c’était quelque part parce qu’il avait peur d’essuyer un refus, et qu’on lui dise qu’un chaton ne devait jamais quitter la pouponnière, qu’il soit accompagné ou non. Mais il comprenait maintenant qu’il y avait une raison à toutes ces interdictions, à tous ces codes, à toutes ces règles. Il faisait preuve d’une grande maturité pour son âge, mais savait bien que ça ne le dispenserait pas du blâme. Il avait encore tellement de choses à apprendre pour devenir grand. Tellement de chemin à parcourir pour que ces minuscules pattes acquièrent de la force, et son esprit insouciant de la sagesse.
Poison Versatile
Admine Poisse « Les Destins changent.. »
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Sujet: Re: Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ? [PV Poison Versatile] Ven 7 Juin - 21:00
[Oh, t'es adorable ! Sache que tes rps sont bien long et bien écrit, un délice ! (en plus tu donne matière à répondre, c'est super agréable)]
Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ?
La poule qui, je l’avais cru, pouvait se révéler une adversaire coriace, acariâtre, dure et résistante, en le fut pas. Pour mon plus grand bonheur. A vrai dire, je ne voulais pas faire d’esclandre. Je préférais bien mieux que cette histoire passe inaperçue, peut être juste signalé la présence de la poule. Et encore. Elle n’avait pas représenté de grand danger, seule. Après, pour un chaton, oui, comme celui qui, je le suppose, restait derrière moi. Essayant de pousser la poule vers l’avant, je ne lui faisais aucuns cadeaux, et puis quoi encore ? Déjà qu’elle me vrillait les tympans ! Vraiment, ces sales bestioles.. Un moment d’inattention de ma part et elle m’éjecta de nouveau, je réprimais un grondement mécontent, mais avant que j’ai pue me relever, elle fuyait sur ses deux ridicules petites pattes, longues mais fines. Evidemment, tout en caquetant, comme pour rameuter la forêt entière. Quand je disais qu’elles étaient intelligentes, celles-là.. Je soupirais, consternée, vraiment, elle n’irait sans doute pas bien loin, manger par un chien, prise par un bipède ou que-sais je. Mais en tout cas, la bêtise du gallinacé m’agaçait au plus au point. Bientôt, je me relevais, secouais mon pelage, des touffes d’herbes et de la terre en tomba. Je me retournais ensuite vers le chaton. Le pauvre petit avait l’air encore devant le monstre blanc, mon cœur se serra, ses minuscules oreilles étaient plaquées contre sa tête, je m’approchais de lui, et jaugeais son état du regard, le clan nos ancêtres soit loué, il n’avait rien ! La bête caquetante n’avait put le blesser, il semblait juste avoir eu peur, très peur. Après un rapide regard sur l’endroit, je voyais sa queue tremper dans l’eau. L’eau devait être assez fraîche, et à en croire son expression, il ne s’en rendait pas compte. Il devait vraiment avoir eu peur, pas qu’un peu. S'il s'était blessé, vraiment, je m'en serais voulue. Mon frère l'avait recueilli et adopté, il était de la famille. De ma famille. M'approchant encore de mon "neveu", je le vis passer par plusieurs expressions. D'abord, sa peur se calma, et il s'anima enfin, le danger éloigné, la tranquillité revenue, du moins pour le moment. Peu de temps après, ses oreilles se plaquèrent de nouveau contre sa tête, et j'en venais à comprendre qu'il attendait des remontrances, un signe de colère de ma part. Il savait sans doute qu'il avait enfreint les règles, et s'attendait à être justement puni.
- Je.. Euh.. Merci.
D'abord surprise qu'il brise le silence le premier, un petit sourire étira mes babines, c'était la première fois qu'il me parlait, je ne savais même pas s'il se rappelait de mon nom. Patte d'Argent, ensuite s'assit, sans me regarder, pourquoi ? N'osait-il simplement pas ? Je me sentais bête de le connaître si peu. Il faudrait que je remédie à ça. Bientôt. Il me sembla qu'il partait loin, dans ses pensées, je cru lire de la honte dans son regard. Au moins, il devait commencer à comprendre un peu tout ça, pourquoi ce n'était pas bien. J'ai remarqué, avec le temps, que nous nous punissons nous-même assez sévèrement. Beaucoup, même, me concernant. Mais le sujet n'est pas là, et je devinais qu'il s'en prenait à lui-même. Tout bas, il ajouta ensuite;
- Je te demande pardon..
A mon tour de parler, de répondre.
- Je ne te dirais pas que ce n'est rien, ça aurait pu mal tourné. Nous avons eu de la chance que se ne soit qu'une poule, un chien aurait fait beaucoup plus de mal. Mais.. Je pense que tu t'en veux assez, et je ne vais pas en rajouter une couche, je crois que tu retiendra le principal de cette histoire. Je te pardonne, mais.. A condition qu'à l'avenir, si tu dois sortir, je dis bien si, soit accompagné. Demande à un guerrier, s'ils ne sont pas occupés, le clan regorge d'assez de chat pour que quelqu'un t'accompagne sans avoir à délaissé une tache.
Je jetais maintenant un regard à la ronde, le museau levé, pour voir si quelqu'un venait, ou plutôt quelque chose, mieux valait aller plus loin, s'éloigner un peu d'ici.
- Viens Patte d'Argent, éloignons-nous d'ici, la poule à tant crier qu'elle pourrait faire venir d'autres choses.
En passant à côté de lui, je lui donnais un petit coup de langue entre les deux oreilles, et disait;
- Ne prends plus tant de risques.
Arrivé plus loin, derrière une barrière d'orties, je déclarais;
- Éloigne-toi de ces buissons, ce sont des orties, tu le sais peut être déjà.. Mais je préfère te prévenir, ils piquent et grattent beaucoup.
Je m'installais ensuite au soleil, pas trop loin de lui, avant de demander, tout en maudissant le peu de chose que je savais de lui.
- Tu sors souvent du camp, tout seul ?
Je me posais des tas de questions, je voulais le connaître davantage, m'essayer à comprendre son point de vue. Ce chaton m'intriguait beaucoup, en somme. Et j'espérais qu'il serait assez bavard pour au moins répondre à quelques questions, je ne voulais pas le brusquer. Peut être ne voudrait-il pas me parler ? Sincèrement, je n'espérais pas, ayant trop à perdre du même coup. Bon, je devrais surement, non, je devrais en parler à son père, mais je ferais mon possible pour lui éviter trop long sermon, ces choses-là, trop souvent dites, ne font plus effet. Et puis.. Quand même, dans la jeunesse, il y a toujours des erreurs, des essaies, non ? C'était peut être là un de ces essaies, et j'étais contente de l'avoir suivi. Je me serais tant détestée ! Comme quoi, là encore, ça se démontre, on est plus sévère avec soit-même qu'avec les autres.
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Sujet: Re: Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ? [PV Poison Versatile] Dim 23 Juin - 19:30
« Je ne te dirai pas que ce n'est rien, ça aurait pu mal tourner. Nous avons eu de la chance que ce ne soit qu'une poule, un chien aurait fait beaucoup plus de mal. Mais.. Je pense que tu t'en veux assez, et je ne vais pas en rajouter une couche, je crois que tu retiendras le principal de cette histoire. Je te pardonne, mais.. A condition qu'à l'avenir, si tu dois sortir, je dis bien si, tu sois accompagné. Demande à un guerrier, s'ils ne sont pas occupés, le clan regorge d'assez de chats pour que quelqu'un t'accompagne sans avoir à délaisser une tache. »
Patte d’Argent garda son petit museau résolument tourné vers le sol pendant toute la tirade de l’adulte, pourtant, il le releva bien vite. Il s’attendait à un sermon bien plus long, et à des remontrances bien plus sévères. Et bien que Poison Versatile ne soit pas sa mère, sa position lui donnait parfaitement le droit de lui faire passer l’envie de faire d’autres bêtises. Alors pourquoi ? Comprenait-elle vraiment ce qu’il pouvait bien ressentir en ce moment même ? Était-elle aussi insouciante que lui lorsqu’elle était chaton ? Avait-elle seulement été chaton un jour ? Quand il la regardait comme ça, il ne pouvait s’empêcher d’en douter sérieusement. Il lui semblait qu’elle avait toujours été aussi sage, aussi forte. Bien sûr, il ne l’avait pas connue à cette époque, mais il la voyait mal se comporter autrement. Il se demanda un instant comment il allait faire pour trouver quelqu’un qui accepterait de l’accompagner pour sortir, et même s’il aurait le droit de sortir aussi souvent que sans respecter cette règle..
C’est à dire qu’il se voyait mal rester enfermé au camp uniquement parce qu’aucun adulte n’aurait accepté de venir avec lui. D’ailleurs, les adultes apprécient rarement la compagnie des chatons comme lui, il l’avait bien remarqué. Cette interdiction l’ennuyait réellement au plus haut point, et il ne pouvait s’empêcher de se montrer contrarié. Bien sûr, il méritait ce qui lui arrivait, bien sûr il était dangereux pour un chaton de s’aventurer seul au dehors, mais il n’avait justement rien demandé à personne ! La rencontre avec la poule l’avait effrayé, mais voir son besoin de liberté jugulé par la peur de faire de mauvaises rencontres, il trouvait ça carrément nul. Un peu perdu, ne sachant plus trop s’il était d’accord avec tout ça ou non, il rebaissa les yeux, et observa le sol, perdu dans une sorte de combat qu’il menait dans sa tête, entre lui-même et lui-même.
« Viens Patte d'Argent, éloignons-nous d'ici, la poule à tant crié qu'elle pourrait faire venir d'autres choses. »
Un peu étonné qu’elle l’ait reconnu et se soit souvenue de son nom, le chaton se releva, et emboita le pas à l’adulte. Ils ne s’étaient retrouvés face à face qu’une fois, n’avaient jamais échangé la moindre parole, et ne s’étaient depuis croisés que très brièvement. Comment pouvait-elle se souvenir de qui il était ? Il y avait tant de chatons au camp. Le clan de l’Eau Vive était celui qui en était le plus pourvu. C’est alors qu’il réalisa qu’il ne connaissait pas son nom à elle. On le lui avait donné à leur première rencontre, mais il était encore si petit.. Sa mémoire n’était alors pas encore complètement activée, et ce nom s’était effacé comme du sable balayé par le vent.
« Ne prends plus tant de risques. »
Il avait sursauté en sentant la langue rapeuse de Poison Versatile entre ses oreilles. Elle s’adressait à lui comme si elle le connaissait depuis toujours, comme s’ils étaient proches, comme si ce n’était pas la première fois qu’elle lui faisait des remontrances. Comme s’il avait toujours existé un lien évident entre eux. Et elle venait d’avoir un geste de tendresse envers lui ?
« Éloigne-toi de ces buissons, ce sont des orties, tu le sais peut être déjà.. Mais je préfère te prévenir, ils piquent et grattent beaucoup. »
Patte d’Argent s’arrêta un instant pour jeter un coup d’oeil aux buissons désignés par son interlocutrice. Il en avait déjà croisé beaucoup des comme ceux-là, mais il n’avait jamais su qu’ils étaient piquants. Il était content de l’apprendre autrement que par l’expérience, et un petit sourire de gratitude fut adressé à Poison Versatile dans son dos. Voilà qu’elle lui apprenait ce qu’elle savait, comme on transmet aux générations futures le savoir essentiel à toute vie. Il se sentait bien, à ses côtés. Rassuré, protégé, en sécurité. Et qui plus est, en compagnie plutôt agréable. Elle alla s’installer au soleil, et le réflexe du chaton fut immédiatement d’aller se pelotonner contre elle. C’était une chose qu’il n’avait encore jamais faite avec aucun membre du clan, pas même Étoile d’Automne. Il faut une certaine proximité pour faire ce genre de chose, ou tout du moins se sentir à sa place. Patte d’Argent n’avait pas encore trouvé la sienne.
« Tu sors souvent du camp, tout seul ? »
La petite boule de poils posa ses minuscules pattes sur le pelage immaculé de Poison Versatile, et se mit à la pétrir, avec un plaisir non dissimulé. Un léger ronronnement se mit à monter des entrailles de sa poitrine. Pourtant, c’est avec une voix un peu triste qu’il répondit.
« Oui.. Je ne me sens pas très à ma place dans le clan, et la lune que j’ai passé seul, quand je ne possédais encore rien d’autre que ma propre liberté, me manque quelques fois. »
Il était très lucide sur ce qui lui arrivait, surtout pour un petit bonhomme de son âge. Mais il n’était pas certain que ce qu’il venait de dire soit bien compréhensible. Il releva un peu son museau, et tenta d’attraper le regard de Poison Versatile avec ses yeux.
« Tu trouves ça stupide ? »
Au fur et à mesure qu’il réfléchissait à la question, comme pour pouvoir y apporter d’autres éléments de réponse, ses pétrissements ralentirent, et son ronronnement s’estompa. Il resta perdu dans ses pensées quelques secondes, puis releva de nouveau la tête.
« Je ne suis pas né dans votre clan. Toutes ces règles et tous ces codes m’échappent. Aujourd’hui, j’en comprends un peu mieux l’utilité, mais... Tu comprends, n’est-ce pas ? Je suis sur que tu comprends... »
Un instant, il se demanda si Poison Versatile accepterait de l’accompagner au dehors, quelques fois. Les adultes ont toujours tendance à mettre un frein aux jeux des chatons, mais il savait, quelque part tout au fond de lui, qu’elle n’essayerait même pas. Qu’elle se contenterait de le protéger, et que peut-être même, elle accepterait de partager ses jeux ? Oui, ce serait drôlement bien si elle pouvait venir avec lui chaque fois qu’il aurait envie de sortir, mais il voyait mal comment ce serait possible, et il ne se voyait pas demander à quelqu’un d’autre. Il se releva, et alla s’assoir juste devant elle.
« Tu sais, j’aurais bien aimé que ce soit toi qui me trouves, dans ce trou. Oh, bien sûr, j’aime beaucoup mon étoile, mais ce n’est pas une fille, et il n’a pas toutes ces choses que peuvent apporter les femelles à un chaton comme moi. Tu sais, j’avais une maman.. Mais j’ignore ce qu’est un papa, et je n’ai rien à attendre de lui. Oui.. J’aurais bien aimé que tu sois ma nouvelle maman. Et j’envie tes futurs chatons. Je sais que tu seras une mère formidable. »
Il redressa ensuite ses petites oreilles, et adressa un petit sourire à l’adulte, qui était probablement assez surprise que de telles réflexion sortent de la bouche d’un si petit chaton. Mais il était certain qu’il aurait beaucoup moins de mal à s’intégrer dans le clan s’il avait été pris sous l’aile de Poison Versatile. Il pencha un peu la tête sur le côté.
« Tu n’es pas blessée, au moins ? Cette... poule ? C’est comme ça que tu l’as appelée ? Elle avait l’air assez redoutable... Elle ne t’a pas fait mal ? »
Il avait soudain pris un air inquiet. Si sa sauveteuse avait été blessée par sa faute, il s’en serait terriblement voulu. Beaucoup plus encore qu’il ne s’en voulait déjà. Il ne la connaissait pas, ou à peine, pourtant elle avait pris soin de lui comme s’il était un morceau de sa propre chair. Et si Patte d’Argent avait beaucoup de mal à tisser des liens avec qui que ce soit, il savait qu’il y en avait un là possible, profond, et durable. Le seul qu’il pouvait avoir pour le moment. Et il n’avait pas l’intention de le laisser filer comme ça.
Poison Versatile
Admine Poisse « Les Destins changent.. »
Double(s)-Compte(s) : / PUF : Nuage E', Poisse, Songe Ephémère Lueurs, Naissante ou Plit. Messages : 388 Date d'inscription : 09/11/2012 Localisation : Près de la cascade, à regarder les nuages de mousse de l'eau, qui ondule doucement avec le vent.
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Sujet: Re: Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ? [PV Poison Versatile] Sam 29 Juin - 20:48
Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ?
Tout le long de ma tirade, il fixa le sol. Et je devinais qu'il était penaud, ou au moins repentant. Bientôt, il releva la tête, cette fois-ci, avec une mine légèrement.. Perplexe, surprise ? Je me demandais à quoi il pensait, car il avait vraiment une drôle de mine, ainsi partagé entre une stupéfaction et une sorte de gravité que je ne comprenais qu'à demi, pour ne pas dire pas. Me trouvait-il trop légère ? Peut être, après tout, si quelqu'un d'autre l'avait trouvé là, les sermons auraient été plus longs, plus harassant, mais n'aurais servis à rien, entré par une oreille et sorti par l'autre, comme on dit. En tout cas, j'espérais qu'il retiendrait mes paroles, et au moins qu'il m'écouterait. De toute façon, je le surveillerais. S'il lui arrivait quelque chose, je serrais responsable. Ou au moins, je me sentirais responsable. Et un mort ou un blessé de plus, pour ma conscience, c'était beaucoup. Puis, revenant lentement à la réalité, je vis son expression changer, maintenant, il réfléchissait. Là, je me demandais s'il aurait songer à me demander de l'accompagner. Non, surement pas.. Moi, j'aurais surement bien aimé. Mais après tout, je n'allais pas me proposer. Entre l'apprentissage de Nuage Boréal, mes devoirs de lieutenante et le reste, je n'aurais peut être pas le temps, de toute façon.. Quoique le temps, je l'aurais vite trouvée, pour assurer la sécurité et jouer avec un chaton. Je tournais la tête, peu désireuse de penser plus à ça. Encore un peu et je lui demandais de bien vouloir accepter ma présence lors de ses ballades ! Le mieux était que lui le demande, après tout, je n'allais pas lui obliger ma présence.
Maintenant, il affichait une moue plus mécontente. N'approuvait-il pas la condition que je mettais à ces ballades ? Allait-il me le faire savoir ? En tout cas, il était si pris avec lui-même qu'il ne dit pas un mot, et me suivie sans rien dire quand je lui disais de nous éloigner. C'est vrai qu'il était discret, ça lui était sans doute venu avec le temps. Je me demandais ce qui'l avait bien put vivre, seul. Moi, je n'aurais pas tenue longtemps, si on ne m'avait pas rapidement trouvée. Lui, il avait réussi à survivre tout ce temps. Je le considérais comme un chaton débrouillard, pas vraiment comme un miracle, les miracles n'existant pas, du moins pas à ma connaissance. Ca avait dut être dure pour lui, plus que pour moi, malgré le poids de la culpabilité qui m'écrasais, me rongeais alors. Plus maintenant ? Si parfois, mais plus rarement. Tandis que je lui avais donné un coup de langue, il avait sursauté. Peut être allait-il me repousser. Mais non, il ne fit rien. Du moins ne fit pas ce à quoi j'aurais put m'attendre. Il regarda les buissons d'orties, avec leurs épines. Chaton et même apprentie, j'étais tombée un nombre incalculable de fois dedans. En y repensant, je me remémorais presque la douleur, les démangeaisons et les brûlures. Une vraie plaie, ces orties ! Patte d'Argent me sourit, et je lisais de la gratitude à travers ce geste, il saurait ce méfier de ces buissons en apparence inoffensif, il n'aurait pas à en faire les frais. Trouvant un coin au soleil, j'étais allée m'y installée et, à ma surprise, le chaton m'avais suivie, et s'était blotti contre moi. J'étais heureuse de ce geste d'affection, et lui rendait, un petit sourire aux lèvres, d'un coup de langue sur le front. Pour plusieurs raisons et aucunes, je m'étais tout de suite attachée à ce chaton. Je ne sais pas si c'était son histoire ou sa personne, ou bien autre chose, mais en tout cas, j'y étais déjà attachée, sans pour autant le connaître vraiment. Qu'il faisait petit, tout près de moi ! Mon pelage blanc pouffant ne le rendait que plus minuscule. Il posa ses toutes petites pattes contre moi, et me pétrit le ventre, d'abord en terrain inconnu, je comprenais bien vite que ça, c'était de l'affection, de la confiance. Il ronronnait, et je faisais de même, fondant devant tant de tendresse, et, même si son ronron était un chuchotis, je le percevais clairement. Il me répondit bientôt, une note triste dans la voix. Note qui me serra le coeur et les entrailles.
- Oui.. Je ne me sens pas très à ma place dans le clan, et la lune que j’ai passé seul, quand je ne possédais encore rien d’autre que ma propre liberté, me manque quelques fois.
Au début, ce n'est pas forcément simple, évident de trouver sa place. C'est sur. Moi, j'avais eu son "père" pour me rassurer, à moins que ce ne soit moi qui le rassurait ? Ou les deux, plutôt. Toujours est-il que j'étais rarement seule, bien que la solitude ne me dérangeait pas; c'était mon exil. Je comprenais parfaitement qu'il ne comprenait pas encore où était sa place, qu'elles seraient ces devoirs, qui serait sa famille, qui était-il. Moi, j'avais mis un temps fou à appréhender ces choses-là. Je n'étais toujours pas sure de mes réponses.
- Tu trouves ça stupide ?
Patte d'Argent était intelligent, plus mature que les chatons de son âge, c'était clair. Je lui répondais alors, pendant que lui cherchais mon regard;
- Non, bien sur que non. Chacun mets du temps pour trouver sa place, son rôle. Et tu le trouvera bien, il ne faut pas désespérer !
Au fur et a mesure, ses petites pattes s'immobilisèrent, et son ronron s'atténua pour ne plus être du tout. Patte d'Argent était pensif, peut être perdu, aussi.
- Je ne suis pas né dans votre clan. Toutes ces règles et tous ces codes m’échappent. Aujourd’hui, j’en comprends un peu mieux l’utilité, mais... Tu comprends, n’est-ce pas ? Je suis sur que tu comprends...
- Oui, je te comprends.. Au début, c'est sur qu'on est sceptique, qu'on ne comprend pas mais.. Tout à sa logique, c'est ce qui est sûr. Et si toi, tu ne comprends pas, alors je t'expliquerais.
Maintenant, je lui souriais franchement. Je le maternais peut être, mais après tout, quoi de plus naturel chez moi ? Si lui ne s'en plaignais pas, pourquoi ne pas le faire ? Je sentis qu'un point de chaleur, près de mon ventre, partait, et, en relevant la tête, je voyais que Patte d'Argent c'était levé, pour se placer face à moi. Je me relevais donc un peu, histoire d'être assise, comme lui.
- Tu sais, j’aurais bien aimé que ce soit toi qui me trouves, dans ce trou. Oh, bien sûr, j’aime beaucoup mon étoile, mais ce n’est pas une fille, et il n’a pas toutes ces choses que peuvent apporter les femelles à un chaton comme moi. Tu sais, j’avais une maman.. Mais j’ignore ce qu’est un papa, et je n’ai rien à attendre de lui. Oui.. J’aurais bien aimé que tu sois ma nouvelle maman. Et j’envie tes futurs chatons. Je sais que tu seras une mère formidable.
Mon coeur fit une joyeuse embardée dans ma cage thoracique. Oui bien sur, j'étais peinée pour mon frère de lait, mais je comprenais sans mal les sentiments du chaton.. Et étais heureuse de ce qu'il disait. C'était adorable, et un doux sentiment me prenais. S'il le voulait bien, je serais "sa maman du clan". Moi, à mon arrivée ici, j'en avais eu une. Et.. je me voyais sans trop de mal prendre ce rôle, protégeant et couvant ce petit chaton. D'ailleurs, il me souriait, et je comprenais sans mal que ses paroles étaient sincères. Qu'elles venaient du plus profond de son petit être. La douce chaleur se propagea, et je regardais, attentive, le chaton aux yeux verts me scruter, la tête penchée sur le côté.
Tu n’es pas blessée, au moins ? Cette... poule ? C’est comme ça que tu l’as appelée ? Elle avait l’air assez redoutable... Elle ne t’a pas fait mal ?
Son attention était adorable, le sourire qui ne me quittait pas s'élargit. Et je répondais, calme, comme depuis que j'avais croisé ce petit être.
- Non, bien sur que non. Et puis tu sais -oui, c'est bien une poule-, ces bêtes-là, elles crient beaucoup et fort, mais non pas grand chose dans la tête. Le plus souvent, il faut les impressionner et elles fuient vite..
En vérité, j'avais bien dus perdre une ou deux touffe de poil, mais rien de bien grave, j'avais vu pire, beaucoup plus pire, et ce n'était pas une simple poule qui m'aurait fait la peau ! Et surtout, je ne voulais pas qu'il se sente coupable. Il était plus mûre que les chatons de son âge, et je craignais qu'il ne s'en veuille. Je tâtais ensuite un endroit vide à côté de moi, l'invitant à s'approcher. Oui, je le prendrais bien sous mon aile.. Ou plutôt ma patte. Jusqu'à ce qu'il trouve sa place et bien plus longtemps encore.
- Patte d'Argent, tu sais, si tu as besoin de sortir ou que tu as besoin d'aide.. Tu peux toujours venir me voir, je serais là.
Je le regardais, souriante. Quelque part, j'espérais surement qu'il m'accepte comme j'étais prête à le faire, mais la chose me semblait.. Presque naturelle en faite.
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Sujet: Re: Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ? [PV Poison Versatile] Lun 1 Juil - 12:21
« Non, bien sur que non. Chacun met du temps pour trouver sa place, son rôle. Et tu le trouveras bien, il ne faut pas désespérer ! »
Patte d’Argent laissa échapper un petit soupir de soulagement. Parfois, on a l’impression que ce que l’on pense est si tordu qu’on doit forcément être à côté de la plaque, et on se demande toujours quel peut bien être le point de vue d’une personne extérieure. Quand on ne connaît personne à qui le demander, on a tendance à paniquer un peu. Mais le chaton savait à présent que ses angoisses étaient légitimes, et tout à fait normales. Il n’était toujours pas convaincu de trouver un jour sa place au sein du clan, parce que si c’était déjà difficile pour quelqu’un qui en avait toujours fait partie, ça devait être encore plus dur et encore moins évident pour quelqu’un comme lui. Cependant, il était rassuré sur le fait que même s’il ne la trouvait jamais, ça ne l’empêcherait pas de garder près de lui des personnes comme Poison Versatile. Au fond, c’était tout ce dont il avait besoin. Ne plus être seul. Plus jamais.
« Oui, je te comprends.. Au début, c'est sûr qu'on est sceptique, qu'on ne comprend pas mais.. Tout a sa logique, c'est ce qui est sûr. Et si toi, tu ne comprends pas, alors je t'expliquerai. »
En cette tante, ou cette amie adulte, il ne savait pas encore très bien définir le lien qui l’unissait désormais à son interlocutrice, il voyait une source de protection et d’apprentissage, mais bien plus que ça, aussi. Étoile d’Automne ne s’était pas occupé de lui, il l’avait sauvé et ramené au camp, mais ça s’arrêtait là. Depuis, il n’avait jamais pris le temps de venir voir, ne serait-ce que comment il s’en sortait. Être chef de clan, ça impliquait probablement beaucoup de responsabilités, et probablement que son emploi du temps devait être serré, mais tout de même... Il n’y avait aucun adulte pour encadrer le chaton, et c’était la raison pour laquelle il se sentait si seul, si perdu. Poison Versatile l’écoutait, contrairement à ceux avec qui il avait tenté quelques fois de nouer un dialogue, et qui l’avaient envoyé promener en lui disant qu’ils n’avaient pas le temps d’écouter un chaton. Elle l’écoutait, et elle le comprenait. Patte d’Argent n’aurait su réclamer davantage.
Tout était si rôdé dans ce clan, chacun savait ce qu’il avait à faire, et quand on débarquait de nulle part dans cet univers réglé comme du papier à musique, on ne pouvait qu’être à l’arrêt. Surtout lorsqu’on n’est qu’un chaton, qui n’a pas voix au chapitre, et qu’il est inutile d’écouter, puisqu’apparemment, la seule chose qui peut sortir de ses babines sont des babillages sans queue ni tête. Les adultes ne voient pas toujours plus loin que le bout de leur nez... Mais Poison Versatile était différente. Elle semblait trouver en Patte d’Argent un interlocuteur pas si stupide ou puéril que cela, et ça, ça faisait beaucoup de bien. Il avait un peu l’impression d’avoir trouvé une boussole au milieu de nulle part, une lanterne au milieu du noir. Quelqu’un qui chercherait à comprendre ce qu’il avait dans la tête, au lieu de le gronder sans raison apparente. Quelqu’un qui avait compris qu’il n’était pas juste téméraire ou arrogant, mais perturbé et perdu.
« Non, bien sur que non. Et puis tu sais -oui, c'est bien une poule-, ces bêtes-là, elles crient beaucoup et fort, mais non pas grand chose dans la tête. Le plus souvent, il faut les impressionner et elles fuient vite.. »
Deuxième soupir de soulagement. Patte d’Argent n’aurait pas supporté que la seule adulte du camp avec laquelle il s’entende un tant soit peu soit blessée par sa faute. Il ne se le serait jamais pardonné. Les poules... A vrai dire, il ne savait rien du tout de « ces bêtes là ». Poison Versatile en avait-elle croisé beaucoup, pour savoir tant de choses à leur sujet ? Combien de mystères le monde extérieur recelait-il, encore ? Combien de créatures étranges ? Combien d’aventures ? Le petit cœur du chaton se mit à battre à tout rompre. Il avait de nouveau envie de s’élancer sur les chemins, et de partir en exploration, à la découverte du monde. Mais ce n’était pas le moment. Et la voix de sa « tante » le ramena bien vite sur Terre.
« Patte d'Argent, tu sais, si tu as besoin de sortir ou que tu as besoin d'aide.. Tu peux toujours venir me voir, je serais là. »
Le chaton se remit sur ses pattes en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Sa voix était devenue toute excitée, un couinement aigu et joyeux, plein d’un entrain dont il n’avait pas fait preuve depuis un moment.
« C’est vrai ?? Je suis drôlement content que tu me dises ça, parce que justement, j’allais te demander si tu pourrais m’accompagner au dehors, une fois de temps en temps ! ça me ferait drôlement plaisir que ce soit toi ! »
Et puis il réfléchit quelques secondes, et se rabroua. Il avait baissé sa petite tête pour regarder le sol, mais ses oreilles étaient toujours dressées, et un petit sourire ravi étirait toujours ses babines. Le ton de sa voix s’efforçait de redevenir raisonnablement calme.
« Enfin je veux dire... Je sais qu’être lieutenante du clan doit probablement être lourd en responsabilités, et que tu n’auras probablement pas beaucoup de temps à m’accorder, alors... J’essayerai de me montrer patient, et de ne pas abuser. »
Il releva sa petite frimousse. Le mélange de ses yeux brillants de joie, et de son petit sourire rêveur lui donnait un air adorable, plein de reconnaissance et de gratitude.
« Mais si c’est pour que tu m’accompagnes une fois de temps en temps, je sais que ça vaudra le coup d’attendre. Alors ça sera moins difficile pour moi de rester sagement au camp. J’attendrai nos sorties avec impatience, mais pour que ça reste exceptionnel, je saurai attendre, je ne sortirai plus tout seul. »
Et voilà le petit qui retourne se frotter contre l’adulte avec un ronronnement de bonheur intense, bien plus profond que le premier. Il réalisa soudain qu’elle connaissait parfaitement son nom, mais qu’il n’en allait pas de même dans le sens inverse. Son ronronnement s’arrêta net, il avait ouvert des yeux ronds. Il se rassit sagement, et leva la tête vers son interlocutrice, comme il le faisait toujours lorsqu’il s’apprêtait à poser une question pleine de sa curiosité d’enfant. Il prit un temps pour essayer de se souvenir de son nom, histoire de ne pas être embarrassé à poser une question inutile, mais rien ne lui venait en mémoire... Sauf un poisson. Quel rapport pouvait-il bien y avoir entre cette chatte blanche comme neige, et un poisson ? Il ne voyait pas...
« Dis... Tu connais parfaitement mon nom, mais moi je ne me souviens plus comment tu t’appelles... Désolé. J’étais trop déboussolé quand on nous a présentés. J’me sens un peu bête... Dans ma tête, ça a un rapport avec un poisson. Mais tu ne t’appelles pas Poisson, pas vrai ? »
Il ajouta à voix basse. « C’est peut-être parce que j’aime les poissons que je t’associe à ce mot... Je ne sais plus .x. »
Pas pratique de ne pas connaître le nom de quelqu’un pour le chercher ou l’appeler. C’était la première fois qu’il avait réellement besoin du nom de quelqu’un, et qu’on ne le lui avait pas donné de manière à ce qu’il s’en souvienne. Il se trouvait un peu stupide, et c’était là qu’on voyait bien qu’il n’était encore qu’un chaton. Il se voyait mal courir à travers le camp en demandant à qui voulait l’entendre « Poiiiiissooooooon ! Vous n’avez pas vu mon poisson ?? »
Poison Versatile
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Sujet: Re: Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ? [PV Poison Versatile] Dim 16 Fév - 17:38
Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ?
En cours ~ Au plus vite, encore désolée :s..
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Sujet: Re: Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ? [PV Poison Versatile]
Eh bien jeune homme, on a des ennuis on dirait ? [PV Poison Versatile]