Tiens, qui est-ce ? [PV Nuage Glacé]

Les lieux sont paisibles, calmes. Je me laisse un instant aller à la quiétude, soupirant d'aise avant de bien m'allonger près du ruisseau, quelques gouttes d'eau s'éparpillant de temps à autres sur mon pelage de neige. L'air frais m’envoie toutes sortes d'odeurs, je m'étire tranquillement, me relève ensuite, secoue mon pelage au passage, et hume une dernière fois l'air, celui-ci s'engouffre délicieusement dans ma gorge, laissant comme un goût de menthe aquatique dans ma bouche, je regarde ensuite le ciel nuageux, avant de me raidir, une nouvelle odeur plane dans l'air; celle d'un chat. Je me concentre davantage et continue de sentir la flagrance entêtante, l'odeur est celle d'un autre clan. Du clan de la Foudre. Maintenant redressée, je quitte d'un bond la pierre plate qui m'avais accueillie et me retrouve sur la terre dure, je suis l'odeur, contourne un buisson, puis voie avant de sentir l'intrus. Oh pardon, l'intruse.
C'est une apprentie tout récemment nommée, je vais vers elle, et me rappelle de justesse de son nom.

- Tiens, qu'est-ce que tu fais là, Nuage Glacé ?

La jeune chatte grise est plutôt fine, mais possède déjà la carrure des guerriers, elle se tient bien droite, des lignes noires formant presque des arabesques sur son pelage grisonnant, ses yeux bleus dans les miens, à cet instant, elle ressemble presque à un chaton, apeuré ou pas, mais je vois dans son regard une drôle de lueur, lueur qui m'intrigue quelque peu, mais qui est si infime, si peu remarquable, que je préfère ne pas la voir. Je la regarde donc, si non amicalement plutôt neutre, gardant tout de même un petit sourire, soit, la petite est sur mon territoire, mais n'à franchie la frontière que de quelques pas, et à son âge, je ne pense pas que ce soit si grave, les chatons et apprentis font toujours des bêtises, surtout au début de leurs apprentissages.

Nuage Glacé ne savais pas bien si elle avait franchi la frontière volontairement ou pas. Ce dont elle était sûre, c'était qu'elle l'avait passée, et qu'elle s'en était rendue compte, et n'avait rien fait pour revenir en arrière. Après toutes les félicitations qu'elle avait reçues lors de son baptême, elle voulait être au calme, sans avoir les piaillements ridicules des autres apprentis. Elle était partie du camp en coup de vent mais sans se faire remarquer. Puis elle avait couru droit devant elle. Ayant déjà fait plusieurs fugues étant chaton, elle se souvenait de quelques parties de la forêt qui l'avait marquée. Comme la rivière, par exemple. Nuage Glacé, bien qu'elle viens du Clan de la Foudre adorait sentir les embruns caresser sa truffe, respirer l'air chargé d'eau glacée. De toute façons, se n'était pas pour rien qu'elle s'appelait Nuage Glacé. Car en plus de ce ton froid qu'elle pouvait adopter, elle avait les yeux de la couleur de la glace - un peu plus foncé peut-être - mais elle adorait tout ce qui était froid ; neige, glace, vent, givre ect. Peut-être était-ce parce qu'elle avait une fourrure longue et épaisse, elle n'en savait rien, mais elle préférait largement le grand froid de la mauvaise saison à la canicule de sa période des feuilles vertes. Bref, revenons à nos souris. La jeune chatte se dirigea donc automatiquement vers la rivière. Elle s'arrêta près d'un buisson et huma l'air. Elle n’avait pas un flair très développé, contrairement à sa rapidité ou à son agilité - mais aussi à son esprit !- ; pourtant elle sut tout de suite qu'un chat -ou une chatte - du Clan adverse se dirigeait vers elle. Elle reconnu Poison Versatile, avec sa longue fourrure blanche et ses yeux de couleur différente. Ce fait étrange ne perturbait pas Nuage Glacé, au contraire elle adorait tout ce qui sortait du commun, et elle avait intérêt, car elle-même n'était-elle pas une jeune tueuse et manipulatrice petite chatte âgée de 6 mois ? Cela aussi était étrange. Elle fut tirée de ses pensées par Poison Versatile qui lui demanda :

- Tiens, qu'est-ce que tu fais là, Nuage Glacé ?

Pur être discret, dans la vie d'assassin, il faut pouvoir dissimuler n'importe quelle émotion et savoir jouer n'importe quelle scène. C'est pourquoi elle tourna vivement la tête de tous les sens, huma l'air et s'exclama :

Oh ! Je ne m'étais pas rendue compte que j'avais dépassé la frontière... Je suis vraiment désolée, Poison Versatile. Cela ne se reproduira plus.
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Mais cette chatte verrons tout aussi étrange que Nuage Glacé allait-elle voir le petit côté ironique dans sa voix ?

- Oh ! Je ne m'étais pas rendue compte que j'avais dépassé la frontière... Je suis vraiment désolée, Poison Versatile. Cela ne se reproduira plus.

Sa voix sonne étrangement à mes oreilles. Je me force à écouter avec attention, sans y paraître, une once de quelque chose qui n'à rien à voir avec son aspect et son air, que je déduis donc être faux, faussement désolée. Sa phrase luit l'ironie, c'en est presque coulant, et la drôle d'étincelle de son regard ne m'aide pas à la croire, l'impression d'être trompée en beauté m'assaille, mais je me sens coupable de suspecter une boule de poil à l'air si.. doux, gentille. Ou du moins en apparence. Je manque de me mordre la lèvre, cruel dilemme. Croire ou ne pas croire ? Et de toute façon, d'où me vient cette impression ? C'est sur que ces yeux sont surprenant, avec une lueur si étrange si.. sinistre. Quelque part, elle à l'air trop vraie pour l'être. Et puis, un être n'est pas tout noir ou tout blanc, et cette chatte est toute blanche. Bien trop, blanche. Je secoue doucement la tête, bien décidée à ne pas juger trop hâtivement, quand je remarque quelque chose, plus loin, des traces de pattes. Sans aucun doute, les siennes, elle s'était donc arrêtée ici, quelques touffes de poils grises en témoignaient aussi, je reprenais donc, sans hésitation;

- En est-tu bien certaine ? Je voie pourtant que tu t'es arrêtée il y à quelques pas seulement.

Je ne continuais pas, mon ton n'étant ni lourd de reproche ni même spécial, j'observais juste, après, elle avait fait quelques pas, et se tenait encore à cette place-ci. Car, je le devinais presque, elle avait ensuite humé l'air, et, étant donné le sens du vent, était plus ou moins tombée sur mon odeur, en tout cas, elle savait qu'elle avait de la visite, j'en étais presque persuadée, mais ne voulant décidément pas juger trop vite, j'attendais. Attendais quoi, sa je ne le savais, peut être des explications ? Ou peut être un ramassis de mensonges, en tout cas j'attendais quelque chose, quelque chose de sa part.