Vaut-elle la peine de s'attarder, ou ferais-je mieux de m'en aller ? <PV Poison Versatile>

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Je me réveillais en sursaut, ce matin-là. Un bruit m'avais réveillé. Je ne mis pas longtemps à comprendre que c'était la patrouille de l'Aube qui sortait de la tanière, et je grommelais d'indignation. Peu enclin à me rendormir, je me levais, m'étirais et sortis dans le lever du soleil. Je fis ma toilette près d'une souche d'arbre, toisant le départ de la patrouille d'un regard apeurant. Lorsque j'eu finis, j'allais chercher un oiseau sur le tas de gibier et retournais le manger près de la souche, sans faire un seul bruit. Je déplumais mon repas avec un certain empressement, et mordit dans la chair tendre à plein crocs. Je savourais le liquide rouge qui calmait ma gorge en feu, avant de mâcher et avaler ma bouchée. Je recommençais, me délectant du sang qui coulait lentement le long de ma gorge.
Je finis rapidement le volatile, et allait enterrer les os avec empressement. J'irais chasser, car je n'avais rien de mieux à faire. Je ne participerai qu'à la patrouille du Crépuscule, et j'avais toute la journée devant moi. Autrement dit, toute une journée à occuper.

Je sortis du Camp de ma démarche souple, sans me presser, et m'enfonçait lentement dans la forêt. Je me mis en quête d'une proie, et choisi de traquer un lapin, pour voir s'il me conduirait à son terrier. Je suivis donc l'odeur du rongeur, sans faire le moindre bruit. Le vent venait de face ; tant mieux. Je suivis la piste fraîche, mais malheureusement elle ne me conduit pas au terrier et à son précieux butin, mais au lièvre lui-même. Borf, c'était toujours mieux que rien. Je m'approchais sans bruit, dans la position exacte du chasseur, lentement, les muscles roulant silencieusement sous mon pelage d'ébène. Soudain, tels des ressorts, mes muscles se contractèrent et j'atterrit sur ma victime. Je la tuais presque involontairement en plantais mes longues griffes dans sa nuque, et je l'enterrais vivement.

Je me mis ensuite en quête d'une autre proie, silencieux comme une ombre. Mes pas me menèrent hors de mon territoire, en terrain neutre. Mais qu'importe, je n'avais pas peur de rencontrer un félin ; la plupart avait trop peur pour s'approcher de mon inquiétante silhouette. Je parvint au moulin et je ne pus résister à l'odeur d'innombrables souris à l'intérieur du bâtiment. J'entrais donc, sans bruit, mais mon entrée fit courrir cinq ou six souris sur le plancher, juste devant moi. Je sautais sur l'occasion et bondis sur la première venue. Je la tuais d'un coup de patte quand soudain une voix et une odeur me parvinrent...

En cette journée qui me promettait calme et inactivité, je m'ennuyais. Au camp, tout avait été fait. J'avais aidé à donné les patrouilles, mené celle de l'aube avec quelques guerriers levés aux aurores, réveillé et donné des tâches aux apprentis qui n'avais rien à faire, leur mentor étant malade ou absent. Allant même jusqu'à aller jouer avec des chatons. Mais non, on n'avait besoin de moi nul part. Et à vrai dire, cela me minait considérablement. On était déjà parti chasser, et la réserve de nourriture me semblait bien emplie pour que je n'eu pas besoin d'aller chasser en plus. Du moins pour l'instant. Car, plus tard, quand nous aurions tous mangé, là, il faudrait surement le regarnir d'avantage, mais en attendant, moi, je m'ennuyais trop. Le soleil, lui, éternel paresseux, se levait doucement, prenant son temps, comme si lui avait toute sa journée devant lui. Tout me semblait traîner, aller au ralenti, et, mon manque de tâches et activités ne m'aidaient pas. Vraiment, la journée me lassait déjà, et je la prévoyais longue et morne, sans aucunes nouveautés, même des plus quelconques. Alors, lasse, je décidais de me promener plus loin, de me dégourdir les pattes.. Tiens, et si je me rendais en terrain neutre ? L'endroit précis me viendrait surement plus tard, après tout.
Je sortais donc tranquillement du camp, dans une toute nouvelle optique, dans la courte attente de l'action, je m'étais trouvée un but, court et simple, soit, mais un but tout de même, et je me dépêchais de rejoindre les terrains neutres, courant aussi vite que je le pouvais, pour épuiser la léthargie qui alourdissait mes membres, mais aussi pour sentir la brise légère du petit matin gonfler mes poils blancs et s'engouffrer entre mes oreilles, pour me sentir vivre, bouger, agir. Le sourire retrouvé, ou du moins une humeur correcte, même plutôt bonne, je m'autorisais une pause, et constatais avec étonnement que je n'étais pas essoufflée, loin de là même, je pouvais encore courir, et aussitôt songé, je m'empressais de me tester, de tester mes capacités en endurance, forçant l'allure autant que je le pouvais, n'ayant pas mangé et n'ayant pas de véritable raison de courir, hormis ma seule volonté. Au bout d'un moment, j'eu tout de même du mal à poursuivre à un rythme aussi soutenu, et je m'octroyais une pause, le temps de prendre ma respiration, m'étais-je dit, puis je repartirais me balader plus loin, mais, il faut croire que j'avais surestimée mes capacités, et il me fut impossible de reprendre ma course, je regardais donc les lieux et devinais le moulin, en arrière-plan, et, n'ayant rien d'autres à faire je décidais finalement de m'y rendre, soufflant et respirant beaucoup, mais sans trop de bruit, toutefois.
Arrivée devant l'imposant édifice, qui, quoique archaïque, tenait toujours debout, je me demandais, curieuse, ce qu'il pouvait bien y avoir dedans, en oubliant rats et souris, ce qui m'intéressais, c'était d'y entrer. Et ne voulant ni ne pensant à laisser ma curiosité insatisfaite, j'entrais donc, et me trouvait étonnée par la multitude de souris qui hantaient l'endroit, elles occupaient chaque parcelles ou presque des lattes de bois qu'elles rongeaient, avec frénésie pour certaines, créant un bruit de fond continu comme on n'en entends pas tous les jours. Je faisais quelques pas de plus à l'intérieur, et une panique folle s'empara des petits êtres qui couinèrent et coururent en tout sens, dans un chaos sans nom, qui m'amusa, je dois l'avouer. Une fois que les petites boules de fourrures plus ou moins blanches se furent cachées dans leurs coins ou calmés, je m'aventurais plus en avant, et grimpais comme je le pouvais, pour finalement atterrir sur une drôle de plateforme branlante tout en haut.
Une fois hissée, je remarquais que, d'en bas, on ne pouvait pas vraiment me voir, et je profitais de la chose pour m'étendre de tout mon long et de regarder les choses s'activer, traîner, ou ne rien faire, quand un léger bruit me sortit de mon absence momentanée. L'odeur me parvins un instant avant que je ne remarque le chat, qui ne sembla pas m'avoir vue. Il tua simplement une souris grise particulièrement bruyante, sans plus de cérémonies, lui octroyant juste un coup de patte, puis à force de me pencher pour l'observer de plus près, il dut discerner mon odeur, et je déclarais;

- Bonjour, qui es-tu ?

La scène était surement étrange, voir bien plus encore, car, il faut vous figurez que j'étais en haut, la queue et la tête dépassant des planches abîmées, mais surtout, la tête à l'envers, en train de le dévisager. Je me demandais, légèrement amusée, ce qu'il devait penser de moi, avant de me rendre compte que, de toute façon, la chose n'était pas très importante à mes yeux, j'attendais plutôt une réponse et réaction de sa part.

Invité

Je levais les yeux vers la source de l'odeur et découvrit une chatte blanche perchée sur de vieilles planches formant une sorte de plateforme. Elle me regardait de ses yeux verrons, et me dit :
- Bonjour, qui es-tu ?
Je plissais les yeux. Son ton amical et curieux ne me plaisait guère, et puis qu'est-ce que cela pouvait-il bien lui faire que je soit Patte de Chocolat ou Ambre Noir ? Je répondis tout de même froidement :
- Ton pire cauchemar si tu te met en travers de ma route. Mon nom est Âme Damnée.
Je n'avais pas tord. Tout ceux qui s'était interposé entre moi et mon destin en avaient payé le prix, alors cette chatte devrait se maintenir à distance si elle tenait à continuer ses guignoleries sur ces planches. Le souvenir de mon passé était encore vif, et je savais ce qu'elle risquait à m'adresser la parole ainsi, sans savoir qui j'étais. J'avais tué toute ma famille, et je pourrai recommencer mon carnage sans problème, je le savais. Quand on a été un meurtrier un jour, on s'en souviens toujours. Et on se souviens surtout de la manière de tuer... Un simple coup de griffes là, une morsure là ou un coup d'épaule de façon à ce qu'elle tombe la tête sur une pierre... La vie était tellement simple à ôter... Et je l'avais fait de multiple fois, volontairement ou non. Alors cette chatte avait intérêt à faire attention, car quand la fureur s'empare de mon esprit, rien ne m'arrêtais...

Le chat au pelage noir leva la tête en sentant mon odeur, aussitôt ou presque, ses yeux se plissaient en deux fentes orangés, comme des flammes sortit d'on ne sait où. Son regard de braise ne me semblait pas très amical, et je me demandais s'il venait de quelque animosité naturelle pour les autres, une envie de rester seul plutôt qu'accompagné. Des inclinaisons à la rage et à la colère. Peut être bien. Après tout, même si d'un regard, on peut en apprendre beaucoup, la couleur de ces yeux étaient peut être trompeuse, peut être que je le voyais plus sauvage qu'il ne pouvait l'être. Sans avoir a attendre plus, il répondit, faisant taire mes interrogations muettes;

- Ton pire cauchemar si tu te met en travers de ma route. Mon nom est Âme Damnée.

Mon pire cauchemar, hein.. Moi, mon pire cauchemar, je l'aurais vu.. autrement. Bien différemment de ce chat-là, qui ne semblait finalement pas dénué des caractéristiques plutôt violente auxquelles j'avais pensé plus tôt. Sinon, je ne voyais pas de raisons de me mettre, comme il disait si bien, "en travers de sa route", mais quelque part, je me demandais ce qu'il pouvait entendre par là. Rien que son nom nous faisais connaitre quelque chose sur lui. Âme Damnée. Son nom ne venait surement pas d'une simple petite histoire sans importance. Quoique.. Poison Versatile, pas le nom le plus joyeux qu'on eu put trouver.. Lui aussi cache une histoire. Est-ce des idées reçues qui me leurrent et m'emplissent la cervelle ? Je secoue énergiquement ma tête, avant de finalement le décider à descendre de mon perchoir, remarquant des espèces de "marches" -des planches de bois aussi ramollies que le reste, mais en assez bon état cependant-, j'entamais ma descente par là, empruntant les planches abîmées. Tout en descendant, je commençais à répondre à mon interlocuteur;

- En tout cas, bonjour Âme Damnée ! Je ne vois pas pourquoi j'aurais à me mettre en travers de ta route.. Mais toute mise en garde peut être bonne à prendre, non ? Je suis Poison Versatile.

Tout en achevant ma phrase, j'arrivais devant lui, et me présentais.

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Elle songea longuement, avant de secouer énergiquement la tête. Elle finit par entreprendre la descente de son perchoir, par des espèces de marches pas mal abîmées. Elle entreprit de me répondre, tout en faisant attention à ne pas tomber.
- En tout cas, bonjour Âme Damnée ! Je ne vois pas pourquoi j'aurais à me mettre en travers de ta route.. Mais toute mise en garde peut être bonne à prendre, non ? Elle était devant moi quand elle terminait : Je suis Poison Versatile.
Hum... Jamais entendu parler. Mais il faut dire que la plupart du temps je reste loin des autres et je n'écoute que rarement les noms cités lors des assemblées. Un petit sourire arrogant ne pu se retenir d'apparaître sur mes lèvres, en songeant à sa phrase "Je ne vois pas pourquoi j'aurais à me mettre en travers de ta route", alors qu'au sens propre elle venait de le faire, puisqu'elle était devant moi. Je n'avais qu'une envie, m'en aller, partir loin d'ici, seul et en solitaire avec pour seule compagnie ma solitude.
- Et bien bonjour, et au revoir, Poisson Trusatile Déclarais-je car je ne me souvenais même plus entièrement de son nom.
Au moins ce semblant de nom ressemblait-il au vrai... Je tournais les talons, avec un regard impassible, et ressortis du moulin de ma démarche étrange. Je n'avais aucune envie de m'attarder, mais apparemment la chatte ne semblait pas vouloir me laisser en paix, à ma grande exaspération. Essayé pas pu...

Il sembla perplexe. Peut être n'avait-il jamais entendu parlé de moi. J'haussais les épaules, tant pis, que je sois lieutenante ne changeait strictement rien, qu'il le sache ou pas ne changerait rien non plus. Puis il se mit à sourire. A quoi pensait-il ? Son sourire était arrogant, fier, sans que je ne parvienne à comprendre pourquoi. Après tout, ce n'était pas ça l'important, oui, mais quand même, il était étrange, ce chat. Je regardais les trous où les souris c'étaient réfugiées. Pauvres choses couinantes qui ressortaient à présent, gardant leurs distances. de là où nous étions, il nous était impossible d'apercevoir le ciel. Dommage, moi, j'aurais bien aimé. Balayant les détritus du coin d'un mouvement de la queue, je m'asseyais. Mais je n'étais pas à l'aise, l'air arrivant de l'autre côté. J'avais chaud, moi, sous mes longs poils blanc. Tandis qu’Âme Damnée était ailleurs, dans ses pensées, je faisais discrètement le tour, pour m'asseoir et nettoyer le coin de la même façon que précédemment. Là, j'étais juste à côté de la sortie, et l'air me faisait du bien. Je pouvais même entrapercevoir une trouée de bleu ! Vraiment, cette place, bien que ce ne soit qu'un simple endroit où je m'asseyais, était bien meilleure que l'autre. Il n'était pas bien bavard, ce chat. Le chat noir regardait le vide, ou une chose échappant à mon regard.

- Et bien bonjour, et au revoir, Poisson Trusatile

Là, après un moment de flottement, il passa, manqua de me pousser, pour sortir. Je le suivais, hilare. Poisson Trusatile ? Original ! On me l'avait jamais faite, celle-là ! Son regard était impassible, tandis que l'amusement éclairait le mien. Le talonnant, je lançais;

- Tu as de bien drôles d'idées ! Poisson Trusatile ? Je m'appelle Poison Versatile. Tu n'écoutes les autres que d'une oreille, ou bien c'est moi qui t'ennuie ?

Qu'il dise ce qu'il veule dire. De toute façon, moi, je le trouvais assez amusant et étrange. Pas dans sa démarche, non, chacun peut avoir la sienne, mais dans son air intéressée, et de la façon qu'il m'avait sortis sont "Poisson Trusatile". Pourquoi ne pas tenter d'en savoir plus ? Moi, je le voulais, et j'essayerais. Où était le mal, après tout ?

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