La preuve qu'avec le temps, tout change. [Libre]

Etant chaton, j'adorais écouter les récits des anciens, blottis contre, mon frère de lait, Pelage d'Automne, avec sa mère, non, notre mère, Fleur de Lotus, non loin à veiller sur nous. Souvent, les anciens nous racontaient de vieilles histoires fabuleuse, comment les chats des clans avaient-ils découverts ce territoire par exemple, comment avait-on mit fin à de nombreuses guerres, et parfois de drôles d'histoires où revenait souvent le mot bipède, et quand nous les interrogions sur le sens de ce mot, ils s'écriaient; " Des voleurs, je vous dit !", surtout un d'entre eux, le gros chat tout noir qui racontait le mieux.

" Hum hum..
Il toussotait toujours un peu avant de commencer, pour s'assurer de la stabilité de sa voix, et pour qu'on puisse bien le comprendre, car il toussait beaucoup..
Alors mes petits.. Vous ai-je déjà parlé de l'histoire du moulin ?
- Non non non ! Tu peux nous la raconter ! Sil te plait !!
Alors il riait, et consentait à nous en faire un récit détaillé.
Alors, c'était il y a longtemps, très longtemps, je n'étais alors qu'un tout petit chaton, j'étais né juste après que les clans s'installent ici, sur les terres d'Espériques. J'avais réussi à me faufiler hors du camp, et, aidé par des ami apprentis, je partais en balade, les suivant de peur de me perdre. Arrivé à un endroit, je me mettais à courir, jusqu'à apercevoir une drôle de forme, je m'en approchais; devant moi s'élevais aussi haut que le ciel une énorme construction, en mouvement perpétuel, qui brassais l'air de ses longues pattes de bois. L'ensemble était hideux mais si étrange !
- C'était quoi ?
Ne m’interrompez pas ! Que je sache, c'est moi qui la raconte cette histoire.
- Pardon..
Où en étais-je déjà ?..
- A la chose hideuse !
Ah eh.. Ah oui, alors, cet ensemble était si étrange qu'il m'en faisait presque peur, et sans bouger, je le regardais, tout petit que j'étais. Mon ami apprenti choisit cet instant pour me rejoindre au pied de la chose, et me dit.
« Tu sais ce que c’est ? »
Je lui faisais signe que non, et il enchaîna.
« C’est un moulin. Un moulin à vent, il parait que c’est les bipèdes qui l’on construit, et qu’avant c’était un autre bout de la forêt ici. »
Effaré, je déclarais ;
« Mais alors ils ont du faire du mal à des chats ! »
L’air sombre il me regarda, avant de jeter un coup d’œil au ciel et de me dire, plus bas.
« Pire.. »
Je n’osais imaginer ce qu’ils avaient put faire, et il me le dit ensuite.
« Ils on prit des chats.. Et les ont gardés avec eux. On ne les as jamais revues.. »
L'ancien déglutit, avant d'ajouter, pour finir cette histoire;
C'est pourquoi il ne faut pas que vous deveniez ami avec eux, ils sont idiots, lents, mais plus forts et plus dangereux que nous. Et qui sait ce qu'il ferait s'ils venaient à s'emparer de cette forêt ! "

J'étais moi-même devant la chose qu'il trouvait si hideuse. Vrai qu'elle n'était pas aussi belle que les ruisseaux et les arbres. Assise, je n'entendis pas arriver le chat, que je sentis juste avant qu'il ne me parle.

L'odeur me disant quelque chose, je me concentrais dessus, histoire d'en extraire plus d'information que le clan, car le chat qui arrivait venait du clan de la petite brise, mais sinon, à part peut être que je pensais plutôt à une femelle, rien ne m'indiquait son nom ou sa personne, ce que je cherchais justement.
Une voix reconnaissable entre mille ou presque me fit me retourner aussitôt, un léger sourire sur le visage;

- Alors, on observe l’œuvre des bipèdes par une si vilaine journée ?

C'est Nuage de Lait, la jeune apprentie que j'ai aider quand elle s'est faite prendre sur le territoire de la lune noire, près de la source sanglante si mes souvenirs sont bon, depuis, je n'avais aucune nouvelles !

- Oui.. Savoir qu'eux peuvent faire ce qu'ils veulent, je montre de ma queue l'édifice, même des choses ignobles, alors que nous, nous pouvons si peu.. Sa colle parfaitement au temps; gris et démoralisant.

Quoique mon ton soit le plus normal qui soit, j'y décèle une légère note amère, signe que notre condition 'inférieure' à celle des bipèdes m'agacent prodigieusement voie plus. Comment eux, de sombres idiots sauvages et sans scrupules peuvent-ils faire d'aussi grandes choses ? Ignobles soit, mais aussi haute et imposante ?
Je secoue ensuite doucement ma tête, chassant comme le vent chasse les nuages mes pensées, et je trouve ensuite presque ridicule ce que je viens de dire, être comme ces bipèdes répugnants ? Pour construire des choses ignobles !? Ah ça non merci ! Je préfère encore ne pouvoir rien faire ou presque.
Je recule légèrement, contemple la chose avec une moue surement dégoûtée, comment on-t-ils puent crées une telle chose ? Cette chose est aussi vilaine que le temps, si ce n'est qu'elle, elle tourne. Ce qui n'est pas le cas du temps, bien que les nuages eux, bougent. Aussi, la coloration brunâtre, entre le beige du sable et la brun de la terre, ne mets pas en valeur l'ensemble, avec ces étranges matériaux dissociables, une fois encore, je me demande pourquoi on-t-ils bâtit édifice si peu méritant..
Remarque, pas besoin de raison, qu'ils sont idiots, ces bipèdes !

- Les humains n'ont pas de liberté, nous n'avons rien à leur envier.

Un sourire timide écarte ensuite ses babines, et je sens les miennes prendre le même plie; et je lui dit;

- Tu as bien raison ! Et si c'est pour faire des choses comme ça !

Vraiment, je suis maintenant rasséréné, et prête à voir une lueur plus gaie et à prêter une meilleure tournure à cette journée grisâtre. D'autant plus heureuse et joyeuse que c'est ce que je peut considérer comme une amie qui rend ma journée plus belle, de quelques mots emplis de sagesse, la chose me mets du baume au coeur, si petite soit-elle. Mon sourire doit s'agrandir encore, et je mesure un instant ma chance, être entourée de si bons amis ! Je secoue doucement ma tête, bienheureuse au possible, avant de réaliser qu'un petit silence plane, et je me décide donc à le briser, et sans trop de mal ou de réflexion, je lui demande, manquant de murmurer que je me trouve quelques points communs avec la souris débile et faible, mais ravale le tout, cet épisode est finie, créons le suivant !

- Et sinon, comment va-tu ?

Je m'enquiers de ses nouvelles et pensées, dans l'attente de pouvoir faire mieux, et surtout, de me montrer plus digne de son amitié. Aussi digne qu'elle vient de l'être. Je continue de sourire, et remarque que, parmi le ciel gris, une petite trouée à fait son apparition, laissant filtrer un ciel bleu et les fins rayons du soleils. Mes yeux se clignent d'eux-mêmes, puis je me retrouve à savourer cet instant, avec un léger vent apportant effluves d'odeurs et air frais, avant que mon amie ne reprenne la parole.