Alors, mon petit Nuage, que pense-tu de revoir les bases ? [Pv: Nuage Boréal]

Je suis mentor.. J'ai une apprentie ! Reste stoïque, non, pas trop, sourie, voilà, comme ça, non, ne sautille pas comme un chaton, voilà, marche bien droit, pose ton museau sur le sien, regarde ses yeux.

Je repère mon apprentie parmi la foule de chaton et d'apprentis à ces côtés, même si c'est son deuxième baptême, elle est encore acclamée, la seule chose en décadence, c'est la joie des plus petits, qui ne comprennent pas son trouble, mon coeur se serre, je la rejoins, pose doucement ma queue sur son épaule, et lui murmure,
- Que dirais-tu de commencer l'entraînement maintenant ?
Je sais qu'elle viens juste d'être nommée, qu'elle vient de perdre son mentor, un guerrier vénérable, je sais qu'elle se sent coupable, qu'elle aurait du agir, ou du moins, c'est ce qu'elle pense, j'en suis presque certaine, ma voix est modéré, je ne peut pas être heureuse pour elle dans ces circonstances, je suis une bonne guerrière, soit, mais si étrange, si secrète. Son ancien mentor était ce qu'elle pouvait rêver de mieux, et elle se retrouve avec moi. Nuage Boréal doit avoir le coeur lourd, bien lourd..
Je commence à partir, espérant qu'elle me suive, ou dans le cas contraire, j'irais chasser, mais bien évidemment, sans plus d'entrain, car même si c'est dur pour elle, me faire rejeter serais le pire pour moi. Je serre mes crocs, baisse un instant la tête, puis la relève, pourquoi cette jeune chatte pleine d'entrain subit-elle tout cela ? Qu'à-t-elle bien put faire ? Moi-même, je sais le peu d'estime qu'elle peu bien avoir de moi, une chatte solitaire, rongée par une sombre histoire qu'on ne connait pas bien. J'ai beau ne pas savoir ce qu'elle pense, à sa place, une déception au moins cuisante me vrillerait les nerfs, ou peut être pas, après tout, il est possible qu'elle n'y pense même pas, trop absorbée dans sa douleur. Je relève la tête, enfin arrivée à l'Arbre Mort, lieu ou va commencer l'entrainement, ou plutôt, la remémoration des bases, moment qui risque d'être à al fois difficile et douloureux pour elle, je déglutie, me retourne.

Coeur de Brume... Poison Versatile... Vivre ? Plus jamais comme avant... Mourire ? Peut-être... Si je peux retrouver Coeur de Brume....
Je chassais ces pensées. Je ne rejoindrais pas Coeur de Brume. Non. Le Clan avait besoin de moi. Quoi qu'il pourrait sûrement se passer de moi ... ? Non ! Je ne mourrais pas !

Les plus jeunes étaient tout joyeux, près de moi. Les apprentis plus âgés, eux, se foutaient pas bien mal de mon humeur... En fait, il n'y avait plus que les chatons près de moi. Je n'avais jamais eu d'amis... Et je n'en aurait sûrement jamais...
Poison Versatile s'approcha et posa sa queue sur mon épaule. je levais un regard triste vers elle. Elle semblait me comprendre, mais elle me demanda tout de même :
- Que dirais-tu de commencer l'entraînement maintenant ?
Mon entraînement... J'aurais dû le finir auprès de Coeur de Brume...
Elle tourna les talons et s'en alla. Je la suivis, la queue traînant dans la neige.

Nous arrivâmes à l'Arbre Mort, et elle s'arrêta. Elle sembla déglutire, avant de se retourner. J'étais restée en arrière, à la lisière de la petite clairière où l'Arbre Mort trônait. Je gardais la tête et la queue basses, sans réagire à l'expression de mon nouveau mentor.
Je me fichais bien que ce soit elle ou quelqu'un d'autre... De toute manière, je devais avoir un mentor. Et qu'elle soit différente des autres ou pas, je m'en moquais pas bien mal. J'avais besoin de quelqu'un qui me comprendrais, quelqu'un à qui je pourrais me confier. Et peut-être qu'elle serait cette personne ? ça restera à voir...
J'attendis ses instructions, et, comme elles ne venaients pas, relevais la tête et plongeais mon étrange regard dans le sien. Je battis des paupières, chassant le voile de tristesse qui s'était logé dans mes yeux. Du moins, le chassant en partie... Je ne fis que l'atténuer, histoire d'essayer de me concentrer sur mon entraînement...

Je m'approchais de mon apprentie, qui fixais le sol, la queue basse, elle semblait attendre quelque chose, mais cette chose ne venant pas, elle releva la tête, regarda un instant mes yeux, entre le vert sapin et le vert citron, un instant, j'imaginais une carrure plus fine, et une tête plus masculine, et devant moi, se tenait presque un de mes frères, je retenais peu un frison, il me regardait avec le même air malheureux et abattu qu'elle à cet instant là, et quand je me mis à essayer de dire quelque chose, j'avais l'impression de lui parler à lui, et pas à elle.

- Alors.. je..On va surement..
Je me secouais la tête, fixais un point au loin, mes yeux s’assombrissant surement en même temps que mon humeur. Eux n'auraient jamais de mentor.. Et puis zut, je savais quoi dire, alors autant le dire !
- Je suis vraiment désolé pour Coeur de Brume. Mon regard croisa le sien. Je sais que ça ne changera surement rien à.. ta douleur, mais je veux que tu sache que je peut réellement comprendre la comprendre, et que tu en fera une force. Je sais que c'est dur.. mon regard se perdit dans le vague, fixant le même point sans le voir, et je déglutissais, avant de continuer. Aussi, je ferais de mon mieux pour être une aussi bonne mentor qu'il ne l'à été, mais je ne peut rien te promettre, je ne suis pas comme lui.

Je n'étais pas fière de tirade, bien loin de là, elle semblait.. étrange dans ma bouche, on ne me connaissait pas vraiment compatissante, du moins, on ne me connaissait pas, tout simplement. Ma bouche était sèche, et bien que je n'aurais pas préféré me taire, d'autres mots eurent sans douté été plus.. approprié. Je ne savais même plus quoi en penser.. Finalement, je laissais cette affaire là à mon apprentie, le soin de déchirer mes mots lui revenait, alors autant lui laisser sans chercher moi même à comprendre pourquoi ces mots-là, et pas d'autres.

Elle s'approcha de moi, avant de s'arrêter. En me regardant, elle sembla désorientée, surprise... Je me demandais bien pourquoi.

- Alors.. je..On va surement..
Elle secoua la tête et fixa un point invisible, au loin. Ses yeux semblèrent s'assombrirent, mais ce n'était peut-être qu'un jeu de lumière...
- Je suis vraiment désolé pour Coeur de Brume. Son regard croisa le mien, et mes oreilles s'affaissèrent, alors que je venais à peine de les relever. Je sais que ça ne changera surement rien à.. ta douleur, mais je veux que tu sache que je peut réellement comprendre... la comprendre, et que tu en fera une force. Je sais que c'est dur.. Elle déglutit avant de continuer, le regard dans le vague. Aussi, je ferais de mon mieux pour être une aussi bonne mentor qu'il ne l'à été, mais je ne peut rien te promettre, je ne suis pas comme lui.

Je baissais les yeux sur mes pattes.
- Personne ne le remplacera...
Je ne disais pas ça parce que je la rejetais, loin de là, mais ses paroles... On aurait dit qu'elle voulait remplacer Coeur de Brume, et ça je ne le supporterais jamais ! Mon ancien mentor était peut-être mort, mais pas moi.
Je fronçais les sourcils, relevais mes oreilles en une position à moitié en arrière et dit, hésitant un peu :
- Autant commencer l'entraînement...

Elle baissa ces yeux, et fixa ces pattes, avant de presque murmurer;
- Personne ne le remplacera...
Et à moi d'ajouter, moins neutre qu’à l’habitude, beaucoup moins même, mais pas pour autant de miel, mon ton n’était ni doucereux, ni affable, donc.
- Je n'en pense pas moins, tu sais.

Loin de vouloir ou de paraître distante, ou bien même méchante, elle me parut juste désorientée, et à un tel point que la chose me faisait mal, la jeune chatte me faisant irrémédiablement penser à une certaine personne qu'il ne me valait mieux pas évoquer, pas encore une fois, pas en si peu de temps d’intervalle. Quand je revenais à moi, elle fronçait les sourcils, relevais ses oreilles, et, paraissant hésitante, sinon ne l'étant complètement, elle déclara.
- Autant commencer l'entraînement...

Bien qu'elle ne montra pas de signe particulier, je pensais qu'elle voulait abréger mes condoléances et toute cette conversation, fort peu plaisante pour elle, enfin je le supposais. Je la regardais un instant encore, avant de me tourner, et de déclarer;
- Je vais voir ce dont tu es capable..
Je laissais un petit silence s'installer, avant de continuer ma phrase.
- Attrape deux souris puis essaie de me retrouver.

La chose était claire, et plutôt simple en sois, alors je commençais dès à présent à partir dans une direction quelconque, avant de disparaître derrière des buissons, de jeter un dernier coup d'œil en sa direction et de me faufiler parmi les plantes, cherchant un endroit pour l'observer sans être vue.

Elle m'expliqua ce que je devais faire, et elle se mît en marche avant de disparaître dans les fourrés. Deux souris.... En hiver.... Et bah ! Qu'elle chance j'ai, puisqu'elles doivent toutes être endormies au fond de leur tanière ! Je soupirais, flairais l'air mais repérais seulement deux lièvres.
- Racines... Entendis-je dans le vent.
- Cœur de Brume ?!
Pas de réponse...Mais j'aurais pu jurer que c'était sa voix. Je m'approchai des racines de l'Arbre Mort, comme il me l'avait conseillé, et flairais l'air.
Bingo ! Juste là, une souris ! Je ne me fis pas prier et insérais ma patte entre les racines. Je tuais la souris d'un rapide coup de griffes, et la sortis tant bien que mal de là. J'en cherchais une deuxième, mais elles s'etaient réfugiées sous terre. Je soupirais et me mis à l'affût, attendant que l'une d'elles s'aventure assez proche pour que je l'attrape.
Quelques minutes plus tard, une petite souris approchait. Sans bruit et très doucement, j'élevais ma patte au dessus des racines. Lorsqu'elle passa à un endroit précis, ma patte fendit l'air passa entre deux raines et tua la souris. Je la sortis de la sans trop de peine, ramassais mes deux souris et cherchais l'odeur de Poison Versatile. Je la trouvais facilement, malgré les souris, et suivit sa piste. Il y avait de nombreux détours, mais je ne perdis pas sa trace.
J'aperçus Poison Versatile, et allais déposer mes deux prises à ses pattes.

J'étais maintenant en haut d'un arbre, sur une branche, et quelques feuilles pleines de givres me cachait, pas complètement, mais mon pelage blanc se fondant presque dans le décor, je ne cherchais pas à faire plus compliqué, déjà, trouver des souris par ce temps et cette saison ne serait pas simple.. Tiens, là voilà qui cherche ! Car oui, de mon perchoir, je pouvais aisément l'apercevoir, et je voyais donc toute la scène qui se déroula ensuite...

Mon apprentie soupira, flaira l'air frais, sentie surement l'effluves de deux lièvres qui ne devait pas être bien loin, mais étant donné que je ne voulais que deux souris, elle n'y fit pas plus attention, et se concentra. Ou du moins, ces sourcils se froncèrent, et je l'entendis s'exclamer;
- Cœur de Brume ?!

Je n'avais entendue que le chuchotis du vent, mais pas elle, puisque quelque chose rappelant son mentor était là, quelque part. Sans savoir quoi penser ou quoi faire, je décidais d'attendre la suite, attentive.

Ensuite, elle s'approcha des racines de l'arbres, huma l'air, puis, une lueur de victoire dans le regard, elle fourra sa patte entre deux racines, et chercha, tira, avant d'en sortir une souris, pas très grasse, mais une proie quand même, de petits cris aiguës m'apprirent que les autres en avaient profité pour filer, chose qui fit soupirer Nuage Boréal, avant qu'elle ne se positionne et n'attende, certainement qu'une souris imprudente s'approche. Sa patte maintenant en l'air, au dessus de la souris, s’abat sur sa proie qui gigote, mais ne peut s'enfuir de la poigne de l'apprentie, qui la tua ensuite d'un coup de patte, puis, prenant ces deux souris dans sa gueule, commença à me chercher, chose qui fut facile car je n'avais pas prie la peine de brouiller les pistes, mon odeur ou mes légères empruntes de pas. Quand elle m'aperçue, elle posa ses deux souris au pied de l'arbre, et je sautais de ma branche, regardais un instant ses proies, puis lui souriait, et la félicitais chaleureusement, arguant que trouver des souris en hiver n'était pas forcément simple. Ensuite, quelque chose me tracassa.. Pourquoi avait-elle criée ? Encore, ce fait n'eu pas été grave, malgré la possibilité de faire fuir les proies que je lui demandais, mais le nom de son mentor ? Enfin, de son ancien mentor.. J'évoquais la tristesse et tout un tas d'autres choses, puis décidais de parler, sans trop en dire.

- Au faite, je t'ai entendue crier, sa va ? Que s'est-il passé ?

Déciderait-elle d'être franche avec moi ? Penserait-elle que je ne l'ai pas entendue ? Pas entendue le nom qu'elle criait ? Pas que la aussi, la chose eu été grave, mais je m'en inquiétais quand même, ou du moins, voulais m'assurer qu'elle allait bien, au moins cela, physiquement, et si possible, mentalement, au moins un peu.

Mon mentor descendit de l'arbre dans lequel elle était, et me félicita. Elle sembla ensuite soucieuse et pensive, avant de me demander :
- Au faite, je t'ai entendue crier, sa va ? Que s'est-il passé ?
J'hésitais, consciente qu'elle pourrait me prendre pour une folle.
- J'ai crié ? Je n'en ai pas le souvenir... Répondis-je les sourcils froncés dans une parfaite représentation de mon habituel air étonné.
Mieux vallait mentir que devoir être prise pour une cinglée, voir pire. Je fermais les yeux, repoussant la tristesse qui m'envahissait à nouveau. Il fallait que je m'occupe, que je fasse quelque chose, n'importe quoi... sinon ma plaie béante, au fond de mon coeur, redeviendrait douloureuse, et cette boule au fond de mon estomac recommencerait à me torturer.

Il commença alors à tomber de petits flocons blancs, voltigeant dans le ciel grisâtre. Ils devinrent de plus en plus nombreux, jusqu'à ce qu'une bonne quantité tombe, sans pour autant trop brouiller notre vision. Je plissais les yeux en regardant le ciel, pensant à Coeur de Brume qui, lui, ne mettrait plus jamais vraiment les pattes dans la neige. Je soupirais en baissant les yeux sur mes pattes, le regard à nouveau empli de chagrin.

Je lis dans ses yeux une légère hésitation, qui ne dure cependant pas, je me demande ce qu'elle va choisir avec moi.. Choisira-t-elle de me faire confiance ? Ou ce ne sera pas le cas, et elle mentira ?
Enfin, elle me répond;

- J'ai crié ? Je n'en ai pas le souvenir...
Mes sourcils se froncent en même temps que les siens, elle feint l'étonnement, mais ce qu'elle ne sait pas, c'est que je suis sure de l'avoir entendue. Je tâche de suite de retrouver mon expression habituelle, soit une mise ni enjouée ni triste, mais conserve quand même le petit sourire que j'avais, je ne veux pas qu'elle se doute de quoi que ce soit, je ne suis pas comme ça.. Si elle ne veut pas m'en parler soit. Un peu.. triste ? Déçue ? Blessée ? Je ne sais quel mot conviendrais, mais sachant les évènements récents et ne la connaissant pas vraiment, je me garde de laisser filtrer cette étrange émotion, et reprend vite le fil des choses. Elle ferma ces beaux yeux verts-jaunes, et je me doutais qu'il y avait vraiment quelque chose, mais choisissais de ne pas insister, la plaie était encore bien trop fraîche. Le ciel jusqu'alors menaçant se voilât encore un peu, et de minuscules flocons commencèrent à tomber, doucement, tourbillonnant tant qu'il m'en donnait presque le tournis. La neige tombait de plus en plus, et la couche de neige fraîche augmentait constamment, si bien que je choisissais de nous mettre au travail, pour avoir moins froids et surtout, pour l'occuper, son regard devenant triste, et ses yeux de couché de soleil me semblant sans vie réelle, sans joie.
- Alors dans ce cas, ne traînons pas, ou nous nous transformerons en chat de neiges !
Je frissonnais puis d'un signe de queue, l'invitais à me suivre vers un petit lac, non loin, et lui demandais ensuite;
- Tu as déjà appris à pêcher ?
N'étant pas apprentie depuis si longtemps que ça, il se pouvait bien que non, mais Coeur de Brume était un mentor attentionné et doué, la chose aurait bien put être déjà connue, et je ne me voyais pas lui ré-apprendre les mêmes choses, en moins bien surtout, je ne voulais pas de comparaison, cela lui aurait sans doute fait mal, et je n'aurais pue rivaliser.

[ Les yeux de Boréal sont vert-jaune, au cas où... x') ]

- Alors dans ce cas, ne traînons pas, ou nous nous transformerons en chat de neiges !
Poison Versatile frissona avant de me mener auprès d'un petit lac gelé.
- Tu as déjà appris à pêcher ?
Je fis une moue exaspérée, avant de répondre :
- L'hiver, les poissons dorment tout au fond de l'eau... Pour en attraper il faudrait plonger, et ce n'est pas très recommandé...
Je ne voulais pas faire ma je-sais-tout, mais c'était vrai. Coeur de Brume me l'avait appris quelques jours après mon baptême.
- Sinon, oui, la pêche a été ma deuxième leçon de chasse, après les campagnol et les lièvres. Finis-je avec un petit air triste en me rappelant les enseignements de mon ancien mentor.
je levais mes beaux yeux verts-jaunes vers le ciel, pensant à Coeur de Brume qui était quelque part là-haut, parmis les étoiles invisibles à mes yeux, derrière les nuages.

[ Désolée c'est hyper court :/ ]

[HS: Oh ><, je suis trop débile, sorry, je modifie ça, je me suis mélanger les pinceaux]

Elle me suis sans rien dire, et arrivée à destination, devant le petit lac gelé qui jouxte l'arbre noircit. Et elle me répond, une moue exaspéré sur le visage;
- L'hiver, les poissons dorment tout au fond de l'eau... Pour en attraper il faudrait plonger, et ce n'est pas très recommandé...
Là, je peut dire que je tombe des nues. Je suis étonnée et quelque part, un peu agacé de son attitude, non satisfaite de me mentir, il faut qu'elle contre chaque chose que je lui dit ? Néanmoins je n'en laisse rien paraître, je ne la connais pas encore assez pour pouvoir juger de ça. Ensuite, avant que je ne puisse lui répondre, elle continue, et réponds enfin à ma question précédente.
- Sinon, oui, la pêche a été ma deuxième leçon de chasse, après les campagnol et les lièvres.
Son air triste revient, et je me demande combien de chose lui a-t-il apprise, et surtout, combien de fois devra-t-elle y penser avant de finir son entraînement ? La chose risque d'être un calvaire pour elle.. En tout cas, c'est bien, elle sait déjà, mais elle manque cruellement de sens de l'improvisation, du moins c'est ce que je retiens de ses paroles, elle semble tout apprendre par coeur, puis les appliquer, sans chercher d'autres façons de faire, d'approfondir ou de voir d'autres solutions, je lui réponds donc.

- Pense-tu que la pêche est une chose négligeable pendant la saison froide ? Non. Et même si les poissons sont plus rares, ils ne sont pas pour autant cachées au fond du lac. Du moins pas tous, sinon, nous serions bien en peine pour nous nourrir. Il faut savoir expérimenter, essayer par sois-même Nuage Boréal. Et crois-tu que je voudrais te laisser attraper quelque rhumes ? Non, si je te le propose, c'est parce que j'ai déjà vue la chose. Maintenant, explique-moi comment on peu pêcher, du moins toi, comment tu vois la chose, dis-moi ce que tu en pense.

En disant ça, je veux voir comment elle se débrouille, si elle peut expérimenter, se montrer curieuse, ou bien si elle sait argumenter ou décrire des choses, et la chose qui m'intrigue le plus, c'est sa réponse, va-t-elle être acharnée à croire qu'on ne peut pas ? Ou va-t-elle réfléchir plus en avant ? J'attends donc sa réponse, avec plus ou moins d'impatience, tandis que je regarde moi-même le lac et sa surface gelée, que je mesure les pas, les choses à faire, et surtout, que je regarde les possibilités d'actions.

[HS2: C'est rien, le mien est pas beaucoup plus long non plus..]

Elle sembla mécontente de ma première réponse, et je me mordis la langue.
- Pense-tu que la pêche est une chose négligeable pendant la saison froide ? Non. Et même si les poissons sont plus rares, ils ne sont pas pour autant cachées au fond du lac. Du moins pas tous, sinon, nous serions bien en peine pour nous nourrir. Il faut savoir expérimenter, essayer par sois-même Nuage Boréal. Et crois-tu que je voudrais te laisser attraper quelque rhumes ? Non, si je te le propose, c'est parce que j'ai déjà vue la chose. Maintenant, explique-moi comment on peu pêcher, du moins toi, comment tu vois la chose, dis-moi ce que tu en pense.
Je réfléchis un instant, fixant le lac gelé sur les bords. Le milieu de l'étendue d'eau était encore liquide, agité par une toute petite brise.
- Et bien... On peut pêcher à l'affût au bord de l'eau. Sinon, à la saison où il fait plus chaud, on peut plonger pour pêcher, même si c'est parfois plus compliqué. Je pense qu'il est aussi possible de les appâter... Sinon, si on pêche à deux, l'un peut se poster au bord de l'eau pendant que l'autre plonge et chasse les poissons auprès du premier...
Je marquais une pause, réfléchissant activement. Et même si je faisais tout mon possible pour trouver d'autre façon de pêche, je n'en trouvais plus. Elle disait sûrement vrai dans son sous-entendu... Je ne savais pas expérimenter par moi-même.

[ encore court, sorry o/ mais là j'ai une excuse, fallait que je me dépêche, parce que je dois filer en cours o/ ]

[HS: C'est pas grave tu sais ^^, c'est nickel pour que je continue]

Comme je le voulais, elle se mit à réfléchir, du moins je l'espérais, et puis, assez rapidement, me répondis;
- Et bien... On peut pêcher à l'affût au bord de l'eau. Sinon, à la saison où il fait plus chaud, on peut plonger pour pêcher, même si c'est parfois plus compliqué. Je pense qu'il est aussi possible de les appâter... Sinon, si on pêche à deux, l'un peut se poster au bord de l'eau pendant que l'autre plonge et chasse les poissons auprès du premier...

Elle avait des idées, il était vrai, mais rien de très fantaisiste ou bien original, sa réponse restait dans les standards, et je me demandais comment elle comptait se débrouiller pour exécuter son idée, si elle était amenée à le faire. Je lui répondais donc, tout en incorporant à ma phrase quelques indices d'idées.

- Tu as de bonnes idées.. Mais si peu pour cette saison-ci, de sorte que si là, tu devais pêcher, comment ferais tu ? D'abord, prend en compte que le lac est gelé, et explique moi maintenant ce que tu pourrais essayer de faire, si je te demandais de mettre en pratique une de tes idées, et n'oublie pas qu'il est hors de question de nager en cette saison, ne prenons pas de risques inutiles.

Ne restait plus qu'à la voir à l'oeuvre, l'intelligence et la mise en pratique sont deux choses radicalement différentes, et bien qu'étant intelligente, je doute qu'elle possède de grandes capacités à improviser, bien qu'elle puisse me surprendre, j'attends donc, car vous voyez, on peut avoir l'un sans l'autre.
Aussi, je me tenais prête à intervenir en cas de besoin, bien qu'elle devait surement bien nager, comme tout les chats ou presque de notre clan, mais la glace pouvant céder, ou la blesser en la faisant chuter dans l'eau, et un tas d'autres risques si elle n'y prenait pas garde pouvant l'handicaper pour la nage, je me devais de faire attention, ce que je faisais donc, en priant pour qu'elle se souvienne d'avancer progressivement, car elle devait s'éloigner, au moins un peu du bord du lac, la glace y étant épaisse et le bord étant bossu, et ce faisant, il y avait plus de chance qu'elle tomba à l'eau de cette manière.

- Tu as de bonnes idées.. Mais si peu pour cette saison-ci, de sorte que si là, tu devais pêcher, comment ferais tu ? D'abord, prend en compte que le lac est gelé, et explique moi maintenant ce que tu pourrais essayer de faire, si je te demandais de mettre en pratique une de tes idées, et n'oublie pas qu'il est hors de question de nager en cette saison, ne prenons pas de risques inutiles.
J'hésitais. Non pas que j'avais peur, mais plutôt que je ne voulais pas décevoir mon mentor, en ne me montrant pas à la hauteur. Je m'approchais du lac gelé, pris une profonde inspiration et posa doucement la patte se la glace. Aucun bruit ne m'indique que cette dernière craquait, même quand j'y mis tout mon poids. Je posais donc les autres pattes sur la surface gelée. À l'affût du moindre grincement, de la moindre cassure sous mon poids. Je progressais lentement, testant à intervalles régulières la solidité de la glace en appuyant progressivement tout mon poids. Puis, une fois que je trouvais un endroit assez épais pour me soutenir mais assez fin tout de même, j'observais l'eau à travers la glace. Comment fais ? Creuser un trou dans la glace et me mettre à l'affût ? Ou improviser quand un poisson se présenterait ?
Mais je n'eu pas le temps de réfléchir plus. Un craquement sonore retentit, et je me sentis soudain attirée vers le sol. Mais en fait, le sol était de l'eau glaciale qui me coupa le souffle quand je tombais dedans. J'essayais de nager, mais la glace au-dessus de ma tête avait repris une position de telle sorte que je ne pourrais respirer à l'air libre sans aide. De plus, la température glaciale engourdissait mes membres, malgré toutes mes résistances. Je me sentais attirée vers le fond, et la température m'immobilisait de plus en plus. J'étais incapable de remonter à la surface, et encore moins de bouger. J'allais mourir. Rejoindre Cœur de Brume...
Mes pensées se brouillèrent et je ne vis plus rien. Un gouffre m'attirait, mais je savais qu'il fallait que je reste consciente. Je me battis donc contre cette attirance de tout mon cœur et de toute mon âme.

Une lueur d'hésitation passe dans son regard. Son beau regard vert, perçant, presque jaune. Bientôt, elle s'avance vers le lac, elle prend une grande inspiration tandis que mes muscles se contractent, que je me prépare à agir, je ne sais quel mauvais pressentiment me clouant au sol, me préparant au pire. Elle pose une de ses pattes sur la surface lisse et glacée. Rien ne se passe. Pas un bruit, pas une fissure, rien. J'inspire. Elle y pose ses autres pattes, méfiante, prête à se replier, elle est intelligente. Et prudente. Elle commence à avancer, tout en testant la glace, progressant lentement vers le milieu du lac, tandis que je la suis de plus loin, doucement. Elle s'arête enfin. Le sol est fin. Peut être plus simple pour pêcher, mais si fin ! Ce n'est que trop tard que je me mets à courir à sa suite. Un énorme craquement occupe l'espace, se répercute et enfle, répété par ses échos, je continue de m'avancer, je cherche mon apprentie, mais la gerbe d'eau et de glace m'empêche de bien voir, je panique, son temps est compté, l'eau est gelée, et même si elle sait nager, les conditions sont extrêmes. Je commence à casser de la glace pour élargir encore le trou, je me coupe un peu, mais continue, et quand je suis sure que la glace ne pourra pas se reformer au dessus, je plonge. Le froid manque de peu de me couper le souffle mais je tiens bon, et préserve du mieux que je peut ma respiration avec des mouvements précis. Je m'avance, bravant le courant, mes poils long sont maintenant trempés, et tente de me retarder, mais je me débrouille, et cherche Nuage Boréal des yeux, regrettant de ne pouvoir crier ou l'appeler.
Mes yeux me brûlent mais je ne fais rien, je cherche, les yeux plissées, une silhouette d'ombre, plutôt fine, une silhouette que je pourrais reconnaître. Je me tourne, avance, recule, rien. Je remonte à la surface, paniquée, mais ou-est-elle ?! Je redescend après avoir repris ma respiration, et là, j'aperçois quelque chose. C'est lointain, une ombre à peine perceptible, en bas. Sans réfléchir, je m'élance à sa poursuite, tirant sur mes pattes, arrachant au passage les algues se prenant dans mes poils. Mon instinct me pris de remonter, je suis sourdes à ses supplications, je ne quitte pas des yeux l'ombre qui coule, j'espère, je supplie que ce ne soit pas mon imagination, que ce soit mon apprentie, qu'elle ne soit pas déjà plus bas, plus roide et moins vivante qu'elle peut l'être. Je redouble mes efforts, et attends enfin la silhouette. Oui, c'est elle. Une esquisse de sourire apparaît sur mes traits, mais comme une ombre elle y disparaît, le plus dur reste à faire. Je vois bien qu'elle est à peine consciente, que l'air lui manque, comme le temps n'est plus là pour m'aider, il est ici mon ennemi.
Je la prend par les poils du cou, la portant presque, de sorte de ne pas lui faire trop mal, mais de ne pas pouvoir la lâcher. Je sens la fatigue qui pointe, le froid qui continue à me mordre, et je résiste, je persiste à remonter, à bouger, à nager. Il ne reste plus très longtemps, j'aperçois une vague lumière, on y est presque, on peut le faire. Je vois la distance qui s'évanouit, les espoirs qui renaissent, et puis là, devant moi, tout s’éteint. Un bloc de glace vient de bouger, poussé par d'autres. Le passage est bloqué. J'essaie vite de trouver quelque chose, une solution, de quoi nous sortir de là. J'ai froid, mes muscles, eux, sont en feu, mais je résiste, car je le dois, ce n'est pas que ma vie qui est en jeu, c'est bien plus. Je ferme les yeux, et donne un grand coup d'épaule dans le bloc de glace, qui frémit à peine. Je recommence, je le pousse, je me jette presque dessus, veillant cependant à ne pas faire mal à mon apprentie. Il bouge. A peine, mais c'est bien assez pour faire passer un corps fin. Je pousse Nuage Boréal à la surface, je l'y cale bien, de sorte qu'elle ne puisse pas tomber. J'aspire tant bien que mal une goulée d'air fraîche, puis cherche une issue, que je trouve six queues de renards plus loin, et je m'hisse sur la glace, exténuée, avant de lever la tête pour chercher du regard mon apprentie.

Mon regard disparate trouve ensuite mon apprentie que je cherche du regard. Je me lève, retombe, un filet de sang goute de ma hanche, une légère grimace effleure mon visage, j’ai dus appuyer trop fort contre la glace.. Toujours est-il que nous sommes en vies. Ou du moins je pris pour que ce soit le cas. Je me dépêche de retrouver la jeune chatte qui gise, immobile, sur le côté, l’angoisser sourde et profonde qui m’étreins me laisse presque pantelante, et je trébuche, mes tremblants presque, pour mieux me relever et me traîner contre la glace brulante. La glace est si froide qu’elle me brule, tout comme mes poumons qui me semble ne plus jamais pouvoir s’emplir, et ma gorge qui, en feu, me promet presque de ne plus pouvoir émettre un son, je continue d’avancer, pousser par une force que je n’ai plus.
Arrivée près du petit corps de mon apprentie, je frissonne, et, remarque un imperceptible mouvement ou presque de son côté. Dès lors, une lueur d’espoir, s’allume, et je reprends le contrôle de mon corps engourdi. Je m’attelle à lui lécher le dos à grands coups de langues, il faut que je la réchauffe, qu’elle n’attrape pas de pneumonie, aussi, il faut qu’elle crache l’eau qu’elle à put accumuler dans son séjour sous l’eau.. Aussi, il va falloir que je la déplace, la glace me semble si fine à présent. Je me rapproche encore, lui chuchote doucement ;

- Nuage Boréal.. On va y arriver, accroche-toi.

Et je l’attrape par la peau du cou, et tâche de me concentrer pour ne pas trébucher, je dois atteindre la neige, là-bas, je pourrais mieux la réchauffer.. Je grimace, mais garde la gueule close, je ne la lâcherais pas, je ne dois pas la lâcher.. Je ne le veux pas. Je ne le dois pas. Je souffle, une trainée blanche sort de ma gueule entrouverte, et je reprends, marchant doucement, à petits pas précautionneux, tout en allant aussi vite que je le peux, mais la glace est si fine, et si friable que je ne veux pas tenter le sort, doucement, je me rapproche de la terre ferme, j’ai si peur qu’il soit trop tard, qu’elle soit partie rejoindre Cœur de Brume entre temps.. Mes yeux se ferme un instant, je revois ceux que je n’ai pas pu sauvé.. Je les rouvre aussitôt, ne voulant pas me déconcentrer, mais c’est trop tard, ma patte glisse, et je tombe dans l’eau, je me mets aussitôt à trembler avant d’agiter énergiquement mes pattes, je frissonnes et tremble mais garde la tête de mon apprentie à la surface, avant de pouvoir remonter sur un bloc de glace flottant, le froid mordant qui m’étreins de nouveau m’empêche de me concentrer, mais j’atteins enfin l’autre rive, je tombe presque, mais me rattrape de justesse, par peur de blesser Nuage Boréal, je déblais la neige qui encombre le sol avec ma queue avant de poser doucement mon apprentie, et de m’écarter de quelques pas pour secouer mon pelage détrempé avant de reprendre ma tâche, je donne un petit coup de patte sur son ventre, doucement, pour essayer de lui faire cracher l’eau qu’elle aurait put avaler avant de lui lécher le dos, tentant comme je le peux de la réchauffer tout en lui murmurant ;

- Nuage Boréal… Nuage Boréal, tu m’entends ?

Mes yeux s’embuent, et je commence à désespérer, quand je perçois un minuscule bruit, minuscule.. Je m’approche, son cœur bat, faiblement, mais il bat, j’ai peur que ce petit bruit s’arrête.. Je reprends mes coups de langues, déterminée à faire tout ce que je peux pour elle.

Ma petite protégé ne remue pas plus, et je continue de sécher son pelage à grands coups de langue, par moment, je crois la voir ouvrir les yeux, mais je sais bien que ce ne sont que des chimères dut à mon angoisse certaine. Alors je lèche, j'appelle, je remue du bout du museau, puis je regarde si le coeur bat toujours, mais le pire, c'est l'impression d’inefficacité, d'inutilité de la chose..
Tiens, je la sens qui remue, je la regarde, et elle se met à cracher beaucoup d'eau, surement plus de la moitié de ce qu'elle à put avaler. L'espoir revient, par petites doses naïves qui ne pense qu'à ça, qui ne rêve qu'à ça, à cette possibilité, et ce qu'elle ouvre les yeux et bouge, qu'elle vive.. Elle est bien trop jeune, bien trop.. Ma vision se trouble, de petites larmes perlant d'eux, puis je secoue ma tête et me remet à la tâche, suppliant, implorant.. Elle est bien trop jeune pour rejoindre son mentor, Coeur de Brume.. Clan des étoiles, sauvez-là, je vous en pries.. Je la vois, inerte, et je me remet à lui lécher le pelage, qui devient moins humide au fil du temps. Je tremble, puis me secoue, moi aussi trempée, avant de lui parler, en espérant qu'elle m'entende..

- Nuage Boréal.. Tu.. Tu arrive à bouger ? Nuage Boréal..

Ma voix se brise et je laisse ma phrase là, me concentrant sur son faible pouls, me contentant de ça, du peu de vie que je peut encore sentir chez elle. Elle est jeune, trop, elle n'à pas encore vécue sa vie.. Tant de malheur et si peu d'espoir, si peu de bonheur.. Pitié, laissez-la moi..
Je retente ma chance, appuyant doucement sur son ventre, permettant de faire sortir un peu d'eau encore. Je lui souffle dans l'oreille, doucement, pour la faire réagir, je continue de lustrer son pelage tremper, de la réchauffer, pendant que, transie, je guette un signe, un tremblement, un mouvement chez elle.

- Nuage Boréal.. Sil te plait, rien qu'un signe..

Je ferme les yeux, chasse les larmes qui tombent en silence et glissent sur mes joues, puis je regarde le ciel;

- Clan des étoiles, aidez nous. Sil vous plait.

Puis je regarde le corps de mon apprentie, je la pousse de mon museau, la frôle de ma queue, mais rien, alors j'écoute son coeur, et je lui lèche encore et encore le pelage..

Alors, mon petit Nuage, que pense-tu de revoir les bases ?

---

Hésitante, ne sachant pas trop quoi faire, mais surtout, comment le faire, je regardais ma petite protégée, mon apprentie qui remuait enfin, son pouls se marquant plus à chacune de ses inspirations. Elle respirait ! Après c'être longuement débattus contre la mort, elle revenait, elle était là ! Je soupirais de soulagement, mes pauvres nerfs prêt à craquer, mais je devais résister. Encore un peu. Nuage Boréal ouvrit une de ces petites paupières, doucement, tout en la clignant rapidement et régulièrement, puis elle en vint à l'ouvrir complètement. Quand ses deux grands yeux me scrutaient enfin, je lui donnais un énième coup de langue sur le front, cette fois-ci pour moi, pour me rassurer, elle était bien là, son petit corps tentait de sa réchauffer, ses muscles se crispaient et se détendaient, son petit coeur palpitait et bientôt, je su que c'était bon, tout allait bien. J'étais heureuse. Puis, usant encore un peu de ces forces, mon apprentie déclara, attrapant avidement de grande bouffés d'airs, avait-elle peur d'ouvrir les yeux, et de se retrouver, une fois encore, dans l'eau gelée ? A bout de souffle, prête à expirer une dernière fois ? Ma tête se secoua d'elle-même, je ne devais pas y penser. Surtout pas.

- Cœur de Brume... Elle fit une courte pause, surement pour reprendre son souffle. C'est grâce à Cœur de Brume..... Que je vais bien... Ne t'inquiète pas...

Nuage Boréal se fit comprendre, même si sa phrase sombrait dans la bizarrerie et l'incohérence vers la fin de sa phrase. Et, sans vraiment pouvoir m'en empêcher, je relevais la tête vers le ciel, et murmurais;

- Merci.. Je sais que tu veille sur elle, Coeur de Brume, merci.

Puis, après avoir reprit une grande goulée d'air, elle tenta tant bien que mal de se remettre debout. Sa première tentative ne fut pas des plus brillantes, et je me postais à ces côtés pour éviter toute chute, je ne voulais pas qu'elle se blesse d'avantage, mais comprenais qu'elle souhaite retrouver au plus vite sa mobilité, que ses membres engourdis se dégourdissent et qu'elle puisse enfin se déplacer tranquillement. Elle manquait de tomber lorsque je la rattrapais. Je lui posais donc la question, bien que si elle ne parvenait pas à rester debout, je le ferais tout de même, sa santé allant avant tout.

- Nuage Boréal.. Est-ce que tu préférerais que je te porte jusqu'au camp ? J'aimerais que tu ailles voir au plus vite la guérisseuse.

Puis, je m'approchais d'avantage, prête à la porter si elle l'acceptait, ou sinon, prête à la suivre de près, pour lui éviter de tomber.

PS: Bientôt finit ?

[ça roule ! Dernier message, donc ?]
[x) !]

Alors, mon petit Nuage, que pense-tu de revoir les bases ?

---

Ma nouvelle apprentie eu un petit sourire, en m'entendant remercier son ancien mentor, un doux sourire. Nuage Boréal avait de la chance d'avoir quelqu'un d'aussi protecteur avec elle. Et elle le savait sans doute, bien que, comme tous, elle eu voulut qu'il soit avec elle, là, ici bas. Je regardais ces pattes flageolantes, mon apprentie arriverait-elle a regagner le camp seule ? Après cette baignade, et cette presque noyade, en cette saison, j'en doutais presque. Mais Nuage Boréal ne sembla pas de mon avis, et secoua négativement la tête, déclarant;

- Non, ça va... Merci Poison Versatile...

Malgré qu'elle ait refusé mon aide, je la sentis toujours aussi faible, et ces petites pattes hésitantes, tremblantes ne contraient pas mon sentiment, quoi qu'elle puisse en dire. Ne voulant la froisser en l'obligeant à avoir recours à mon aide, je m'approchais d'avantage, prête à la rattraper, à l'aider quand elle en aurait besoin, si une faiblesse supplémentaire l'empêchait d'aller plus loin. Les yeux rivés au sol, je marchais à son rythme, ayant moins de problèmes qu'elle à marcher dans la neige. Je serrais mes babines entre mes canines, ayant peur de lui paraître brusque, trop bornée, en l'aidant tout de même. Pourtant, je voyais bien qu'elle peinait, et je m'en voulais de ne pas réagir de suite. Vraiment, j'étais compliquée, moi, comme personne. Il me semblait voir de la détermination dans le regard de mon apprentie, et je la laissais donc faire, non sans rester à proximité, au cas où.
Une fois arrivées au camp, j'appelais la guérisseuse, qui nous ausculta rapidement, tandis que je râlais, ne me trouvant rien qui nécessitais des soins. Elle ne fut pas de cet avis. Toujours est-il que Nuage Boréal dut passer la nuit dans son antre, tandis que je m'inquiétais sincèrement pour elle. Mais les jours passèrent, et mon apprentie ne garda aucune séquelle de cette baignade en plein hiver.